Le morcellement de la Capitale en six Communes urbaines de première catégorie est différemment aperçu à l’Assemblée nationale.
Pas de repos pour les députés. Les travaux des Commissions pour les trois projets de loi prévus débutent aujourd’hui. C’est donc à partir d’aujourd’hui que nos élus se pencheront sur des questions délicates des découpages territoriales, notamment ceux relatifs au cas d’Antananarivo-Renivohitra. A ce propos, le projet de loi relatif aux ressources des Collectivités territoriales décentralisées, aux modalités d’élections, ainsi qu’à l’organisation, au fonctionnement et aux attributions de leurs organes prévoit un statut particulier pour la « Communauté d’Antananarivo-Renivohitra ». Cette Communauté est composée de six mairies d’Arrondissement dont les ressorts territoriaux coïncident avec ceux des six Districts de la Préfecture de Police d’Antananarivo Ville. Ces mairies d’Arrondissement sont des Communes urbaines de première catégorie à part entière.
Grands électeurs. Chaque mairie d’Arrondissement est administrée par un organe délibérant dénommé Conseil d’arrondissement et un organe exécutif dirigé par un maire d’arrondissement. Quant à la Communauté d’Antananarivo-Renivohitra, elle exerce les pouvoirs de planification et de coordination en matière de transports, d’urbanisme et de développement économique pour le ressort territorial des six mairies d’Arrondissement. La Communauté est administrée par une assemblée délibérante dénommée Conseil d’Antananarivo-Renivohitra et un organe exécutif dirigé par le président de la Communauté. Le Conseil d’Antananarivo-Renivohitra est composé de conseillers élus par et parmi les conseillers d’arrondissement à raison de deux conseillers par mairie d’arrondissement composante. Par contre, le président de la Communauté est élu au suffrage universel indirect par les maires d’arrondissement et par les conseillers des arrondissements composants.
Avec amendements. A Tsimbazaza, rien n’indique pour le moment si ce projet de loi prévoyant le statut particulier de la Capitale sera adopté ou non par les députés. Par contre, des députés émettent déjà des amendements au niveau des compétences de chaque organe. On peut donc s’attendre à l’adoption avec amendements de ce projet de loi capital. En tout cas, le cas d’Antananarivo-Renivohitra constitue un enjeu politique stratégique. Outre le HVM du président Hery Rajaonarimampianina, la mouvance Ravalomanana et le Mapar d’Andry Rajoelina y ont leur intérêt. La question qui se pose est la suivante : A qui profitera ce découpage en six mairies d’arrondissement de la Capitale ? Certainement, le HVM, en tant que parti au pouvoir, a ses mains derrière le projet, mais quant au Mapar et à la Mouvance Ravalomanana, rien n’est gagné d’avance. Car lors des dernières Législatives, ces deux entités politiques se sont partagées les deux sièges de député pour chaque arrondissement.
R. Eugène