Un deuxième Conseil de gouvernorat se tient ce jour après la grande première qui avait eu lieu à Antsohihy le 15 octobre 2020.
La fermeture de certaines régions pour cause de pandémie de Covid-19 a bouleversé le calendrier des conseils de gouvernorat que le président de la République prévoyait de tenir « au moins une fois tous les 45 jours ». Et ce, afin de pouvoir suivre de près les projets en cours de réalisation par chaque gouverneur dont la mission est d’ « identifier, programmer et mettre en œuvre des projets de développement appropriés à sa propre région ». Bref, le gouverneur est le fer de lance du développement de la région dont il a la charge. Il bénéficie même d’une liberté d’action par rapport aux urgences de l’intérêt général ou plutôt régional.
Projets. Le conseil de gouvernorat de ce jour va être alors l’occasion de procéder à l’évaluation des réalisations des gouverneurs qui sont actuellement au nombre de 21, en attendant la nomination de celui ou celle qui sera à la tête de la région Betsiboka et la mise en place de la 23ème région dont la loi y afférente vient d’être déférée à la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Lors d’une descente dans la région Haute Matsiatra en septembre 2019, le président de la République a fait savoir que « les projets réalisés par chaque gouverneur de région seront évalués régulièrement à travers des paramètres quantifiables et mesurables ».
Redevabilité. Le Premier ministre Christian Ntsay de réitérer le 8 juin 2021, lors du récent rapport d’exécution du programme du gouvernement devant les députés que « les gouverneurs feront l’objet d’une évaluation ». En somme (au propre comme au figuré), il s’agit d’expliquer et de justifier combien d’écoles, d’hôpitaux, de kilomètres de routes ont été construits et/ou réhabilités avec les engins et le budget de 1 milliard d’Ariary affectés à chaque région. Une obligation de résultats et de redevabilité pour les 21 gouverneurs qui se soumettent à une « fifaninana masina » avec pourquoi pas, des prix pour les gouverneurs et/ou les régions les plus méritants.
Décentralisation. En plus du rapport d’activités effectué, chacun en ce qui le concerne, par les 21 gouverneurs, il sera sans doute aussi question des modifications apportées aux lois relatives aux ressources des Collectivités Territoriales Décentralisées, aux modalités d’élection ainsi qu’à l’organisation, au fonctionnement et aux attributions de leurs organes. Sans oublier la loi portant validation de la Lettre de Politique de Décentralisation Émergente qui attend le feu vert de la HCC avant d’être promulguée. Un nouveau concept en rapport avec l’Émergence initiée par le président de la République qui avait mis l’accent sur la « décentralisation effective » lors du premier Conseil de gouvernorat organisé à Antsohihy le 15 octobre 2020. Aujourd’hui, les gouverneurs passent leur premier examen semestriel. Reste à attendre le nombre d’admis et/ou de recalés à l’issue de cette séance d’évaluation qui s’apparente à un grand oral. Il n’est pas exclu que les meilleurs puissent être admis dans la classe supérieure pour ne pas dire dans le gouvernement.
R. O
