Bon nombre de femmes veulent que les hommes s’impliquent un peu plus dans la lutte pour l’égalité des genres.
A Madagascar comme dans bien d’autres pays, la parité entre les hommes et les femmes laisse encore à désirer. Selon le rapport du Gender Links, la plupart des objectifs visés par la Grande île en 2015 dans le cadre du protocole de la Sadc en matière d’égalité des genres n’ont pas été atteints. Il a été ainsi rappelé, entre autres, que 5 % des femmes seulement ont été élues maires lors de la dernière élection municipale, seules 20 % des femmes malgaches sont devenues des parlementaires, et très peu de jeunes filles ont accès aux études supérieures. Cela, sans parler de toutes sortes de violences que subissent les femmes dans leur quotidien. « Encore très peu de femmes ont accès aux postes à responsabilité, et aux prises de décisions », confie Ialfine Papisy du Gender Links. De ce fait, bon nombre de femmes, comme Sophie Ravelomanantsoa, productrice d’émission radio et de pièces de théâtre, pensent que la clé de la réussite de la parité à Madagascar est la sensibilisation des hommes à s’impliquer davantage dans les actions favorisant l’égalité des genres.
Chef d’Etat. « Les femmes malgaches sont maintenant conscientes du fait qu’elles n’occupent pas encore la place qu’elles méritent face aux efforts qu’elles ont entrepris pour atteindre leurs objectifs. Cela, parce qu’elles ont également fait des études, et ont pleinement la capacité de réfléchir comme les hommes, voire bien plus. De nos jours, ce n’est plus acceptable que les femmes se tapissent toujours derrière l’ombre des hommes ou de leur mari respectif », dixit la productrice d’émissions de sensibilisation. Avant de continuer : « Certes, les hommes et les femmes ne pourront jamais être égaux en matière de forces physiques. Cependant, les femmes sont tout à fait capables d’avoir les mêmes valeurs que les hommes dans tout ce qu’elles font. Elles ont la capacité de devenir chefs d’entreprise ou chef d’Etat », renchérit Sophie Ravelomanantsoa.
Cap vers 2030. Toujours dans ce souci de parité, un atelier de deux jours a lieu à l’hôtel le Pavé Antaninarenina, organisé par le Gender Links, avec l’appui du ministère de la Population, de la Protection Sociale, et de la Promotion de la Femme (MPPSPF), pour remettre sur le tapis le protocole d’accord de la Sadc signé par Madagascar et qui porte sur l’égalité des genres et le développement. Association des jeunes, association de femmes, membres de la société civile, même les associations des personnes en situation de handicap ont participé à ce séminaire qui vise une meilleure participation des femmes dans la vie économique et politique à Madagascar. Ainsi, place à une nouvelle vision en 2030 sur la question de parité.
Arnaud R.
