Tirer quelques exemples du Parlement allemand et les appliquer à Madagascar. En général, c’est l’objet de la visite de six parlementaires malgaches en Allemagne du 25 novembre au 1er décembre dernier ; une visite qui s’inscrit dans le cadre de la coopération entre le Parlement de Madagascar, le gouvernement allemand et la fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES). « Amorcer le développement de Madagascar est tout à fait faisable. Néanmoins, on constate que des failles – dont la Constitution – ne permettent pas d’aller de l’avant », a avancé Mamangy Nobert, président de la commission Communication, Information et Relation avec les Institutions de l’Assemblée nationale et non moins chef de la délégation. Pour lui, la soumission à référendum d’un seul et unique projet de Constitution à l’issue duquel les citoyens auront voté pour le Oui ou pour le Non est loin d’être une option. « Il faut en proposer plusieurs », poursuit-il.
Nomadisme politique. Mais ce n’est pas tout. La visite de la délégation malgache en Allemagne a également été l’occasion de conscientiser les représentants sur le fait qu’en Allemagne, le nomadisme politique n’est pas une pratique gratuitement tolérable comme à Madagascar. Le Bundestag ou l’assemblée parlementaire allemande en est une parfaite illustration. D’après les explications que nous avons reçues, les parlementaires malgaches venus en Allemagne ont aussi vite constaté que « le bureau permanent est avant tout une structure neutre, au-dessus des partis. Il assure la représentation et s’abstient de faire de la politique quotidienne ». En d’autres termes, la législature revêt un caractère impérative, il n’y a pas de parlementaires girouettes, aucun chantage de véhicules 4×4 contre une menace de motion de censure et la transparence est au rendez-vous dans la mesure où le contrôle de l’Exécutif par le Parlement s’effectue en bonne et due forme. En gros, les parlementaires sont au service du peuple et de l’intérêt général. Aussi a-t-on appris que la coopération entre les parlements malgache et allemand ne s’arrêtera pas là. Une délégation de parlementaires allemands se rendra à Madagascar dans les années à venir. Sur ce point, ce ne sont ni les visites ni les échanges d’expériences qui sont mauvais. Mais pour appliquer la vraie démocratie, faire table rase des différentes pratiques infructueuses et égocentriques des représentants relève d’abord de chacun d’eux et du peuple qui doit savoir les choisir.
Aina Bovel