L’attente n’a finalement pas été longue et l’annonce faite par le secrétaire général adjoint de la présidence a très peu surpris les observateurs. Les membres de l’ancien gouvernement ont tous été reconduits à une exception près. Le chef de l’Etat a tranché et a choisi de faire confiance à l’équipe en fonction depuis le début de son quinquennat. Il n’a pas voulu bouleverser l’équilibre qui avait été établi et qui devrait permettre de continuer le travail déjà commencé.
Pas de changement, de la continuité
Le chef de l’Etat, avons nous dit, maître de sa décision et il ne s’est pas laissé dicter sa conduite par les députés. La confusion qui a régné hier à Mahazoarivo où deux groupes de parlementaires ont montré leurs divergences, a dû le pousser à hâter la nomination de ce nouveau gouvernement. ll n’a pas choisi le changement mais la continuité. Tous les anciens ministres ont été reconduits à l’exception du titulaire du portefeuille du ministère de l’Enseignement supérieur. Certains diront : « toute cette attente pour presque rien ! ». Les députés qui croyaient leur heure de gloire venue ont été soigneusement écartés après l’étalage de leurs dissensions. Maintenant, la situation est claire. Le président de la République veut une équipe cohérente en phase avec lui et à même de continuer le programme de travail commencé. De nombreux projets doivent être mis en chantier dans le cadre de l’IEM. De plus, en procédant ainsi, le régime donne l’image d’une certaine stabilité. Il n’a pas voulu laisser primer le jeu politique. Pour le moment, il n’y a pas de place à la surenchère que l’on voyait poindre à l’Assemblée. Tout le monde va rester à sa place. Les parlementaires vont retrouver les travées de l’hémicycle avant de retourner dans leur circonscription. Leur prochain combat est la demande des différents avantages qu’ils estiment justifiés. Seront-ils cette fois-ci écoutés ? Le doute est permis si l’on s’en tient à la politique d’austérité du pouvoir.
Patrice RABE.