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Patrick Imam, représentant du FMI : « La corruption, le social, la gouvernance et l’insécurité, parmi les soucis des bailleurs »

fmiDes efforts doivent être menés par Madagascar, pour être en bonne posture à la conférence des bailleurs qui se tiendra à Paris le 1er et le 2 décembre 2016, selon Patrick Imam, représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) à Madagascar. Interview.

 Midi Madagasikara (MM). Quel est l’objet de la mission du FMI à Madagascar du 31 août au 16 septembre dernier ?

Patrick Imam. A la demande des autorités Malagasy, l’équipe du Département Afrique du Fonds Monétaire International a effectué une mission technique d’environ deux semaines au pays, conjointement avec une mission d’Assistance Technique de notre Département des Finances  Publiques. Le principal objectif de la visite a été de discuter avec les autorités du projet de budget pour l’année 2017 pour être sûr que ses grandes lignes soient conformes au programme qui a reçu le soutien financier du Fonds, à travers la Facilité Elargie de Crédits. Outre la discussion du budget 2017, la mission en a également profité pour évaluer l’exécution du budget 2016, mettre à jour le cadre macroéconomique, et évaluer les effets de la forte augmentation du prix de la vanille sur le marché international, sur la politique de change et la politique monétaire du pays. Et finalement, la mission s’est enquise auprès des autorités du processus de préparation de la conférence des bailleurs et des investisseurs prévus maintenant pour le mois de Décembre. Pour ce qui est de la mission d’assistance technique, le principal objectif a été de discuter et d’appuyer le Ministère des Finances et du Budget dans l’élaboration d’un Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT) en cohérence avec le Plan National de Développement (PND).

  1. D’habitude, des déclarations sont faites en fin de mission. Pourquoi n’était-ce pas le cas pour cette fois ? La mission a-t-elle abouti à quelque chose?

Patrick Imam. Comme la mission n’étant pas une mission de revue, aucune déclaration n’a été faite à son issue. La mission nous a surtout permis de mettre à jour les informations à notre disposition pour permettre de voir si elles sont cohérentes avec l’esprit du programme FEC. Sur le plan pratique, elle ne fera l’objet ni de Communiqué de Presse, ni de Rapport-Pays. Les discussions avec les autorités Malagasy vont encore se poursuivre au cours de la prochaine réunion annuelle du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale qui se tiendra cette semaine à Washington. Néanmoins, l’équipe technique est quand même parvenue à un certain accord avec les autorités sur les grandes lignes du budget 2017 conformément au programme FEC à l’issue de la dernière mission. Nous aurons vraisemblablement aussi une autre mission courte, probablement au mois de Janvier 2017, avant la revue formelle du mois de Mars.

Dans l’ensemble, la mise en œuvre des différentes réformes prévues dans le cadre du programme est sur la bonne voie, notamment les réformes destinées à faire augmenter les recettes de l’Etat, à assainir les finances publiques ainsi qu’à améliorer l’efficacité des dépenses. Sur la base des informations qui nous ont été fournies au cours de la mission, on a pu constater l’embellie dans la collecte de recettes que ce soit fiscales ou non fiscales.

Par exemple, pour ce qui est des recettes fiscales, l’objectif de faire augmenter le taux de pression fiscale de 0.5 point de pourcentage par an sera atteint cette année. Et tout cela, grâce à la mise en œuvre de différentes mesures qui ont permis d’augmenter l’efficacité de l’administration fiscale et douanière tout en diminuant les risques de diverses pratiques frauduleuses. La même bonne performance a été remarquée au niveau des dépenses publiques où les dépenses sociales ont été mises en priorité et préservées des coupes budgétaires  conformément à l’objectif du gouvernement de lutter contre la pauvreté. Il en est de même pour le remboursement des TVA ainsi que des arriérés de l’Etat qui semblent se dérouler plutôt bien avec des délais plus ou moins respectés.

Toutefois, malgré ces avancées, certains risques continuent de persister sur la mise en œuvre du programme. Il s’agit notamment des risques présentés par la société d’Etat JIRAMA dont les réformes, d’un point de vue global, ont avancé plus lentement que prévues. Pourtant, les réformes ont bien débuté avec l’augmentation des prix de l’électricité. C’était une décision difficile, mais le gouvernement l’a quand même prise pour améliorer les conditions financières de la société, et on ne peut que le féliciter pour cela. Cependant, les autres mesures, qui faisaient partie du paquet de réformes prévues, notamment avec l’appui du programme PAGOSE de la Banque Mondiale, auraient aussi dû être mises en œuvre en même temps, ce qui n’a pas été totalement le cas. Le résultat est que les risques sur les finances de la société et sa dépendance sur le budget de l’Etat demeurent importants, sans qu’il y ait amélioration de sa viabilité financière ou de ses qualités de service. En ce sens, nous encourageons les autorités à accélérer les réformes au niveau de la compagnie.

(à suivre à la page 10)

Propos recueillis par Antsa R.

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