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samedi, mai 18, 2024
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Patrimoine : Restitution du crâne du roi Toera accélérée 

Henri Gabriel Putz, le commandant du cercle à Morondava était chargé de garder le crâne du roi Toera qu’il ne fût emmené en France. (crédits photos : Rangers Tsialigno)

Le retour du crâne sacré du roi Toera, massacré avec 5 000 autres Sakalava, par les colonisateurs à Ambiky en 1897, se dessine de plus en plus. La France s’activerait maintenant, suite à un ordre d’Emmanuel Macron à la ministre française de la Culture.  

D’après le magazine « Jeune Afrique » du 27 février 2024, le président français Emmanuel Macron a ordonné l’accélération du rapatriement des trois crânes, dont celui du roi Toera, retenus par la France depuis plus d’un siècle. Un butin de guerre de l’invasion française à Madagascar, qui a coûté la vie au premier défenseur de la « souveraineté » de la Grande île. Mort au champ d’honneur en 1897 à Ambiky dans la région Menabe, il a été décapité par les Français et sa tête emmenée chez eux. « Nous félicitons cette décision », se réjouit d’avance Piero Kamamy, un des dignitaires royaux du groupe humain Sakalava du Menabe. Il fait partie de la délégation qui a emmené un échantillon d’os pour être testé. « C’était du temps du président Hery Rajaonarimampianina. La Présidence a pris en charge toutes les dépenses, parce qu’il fallait payer pour faire les analyses ADN. Malheureusement, l’échantillon n’a pas permis de faire des tests concluants », poursuivit-il. En 2004, la première demande de rapatriement a été déposée. En 2018, Emmanuel Macron, soucieux de renforcer son image envers l’Afrique, probablement face à la poussée diplomatique russe et chinoise sur le continent, a affirmé sa volonté de restituer les objets de pillages coloniaux. En 2024, l’horizon ne semble plus si loin. « Après ces tests non concluants, nous avons demandé à la France de restituer les crânes, en fait il y a trente-cinq crânes de Sakalava là-bas. Nous saurons comment faire pour reconnaître le crâne du roi Toera », fait savoir le descendant royal. Cependant, la ministre de la Culture française Rachida Dati semble vouloir faire selon sa méthode, elle va donc composer rapidement l’équipe technique qui va discuter avec l’équipe malgache sur les modalités de la restitution. Si le crâne du roi Toera est un objet d’exposition chez les Français, chez les Malgaches c’est une relique sacrée. Et le roi Toera possède une place particulière dans les légendes orales locales. Son transport doit respecter certaines règles selon la tradition Sakalava. Les craintes de Piero Kamamy : « Le crâne ne doit jamais toucher le sol ou être déposé dans la soute d’un avion. Il doit toujours être porté ». «Nous souhaitons que le crâne soit remis à un membre de la famille royale en France » pour le moment, explique ce membre de l’organisation du Fitampoha. Et d’ajouter, « Notre famille n’a pas encore été consultée par le ministère de la Culture malgache bien qu’une commission mixte doit être mise en place ». Cette commission sera composée d’une part par des experts français et d’autre part des malgaches. 

Maminirina Rado   

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