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dimanche, juin 22, 2025
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Pêche maritime : Manifestations contre l’accord signé en Chine par l’AMDP

L’ancien président Hery Rajaonarimampianina était présent lors de la signature de l’accord à Beijing.

Les investisseurs étrangers sont privilégiés par les dirigeants en termes d’accès aux ressources naturelles. Cette situation, devenue habituelle, persiste malgré les interpellations de la société civile et des partenaires de développement.

Rien que le montant de 2,7 milliards USD indiqué dans l’accord signé à Beijing donne déjà un aperçu des enjeux de cette convention entre l’AMDP (Agence Malagasy de Développement économique et de Promotion des entreprises) et le consortium chinois Tahie Century Investments Developments Co Ltd. Depuis la publication de l’article sur cet accord dans notre édition du 7 septembre dernier, les réactions s’enchaînent. Même le ministère de tutelle, supposé être favorable à cet accord, a réagi en tenant une rencontre avec les petits pêcheurs des zones concernées, puis avec l’AMDP. Jusqu’ici, 25 organisations se sont manifestées pour s’opposer à l’application de cet accord en question. Dernièrement, c’est la SANSAFA (Southern African Non-State Actors Platform in Fisheries and Aquaculture), regroupant les acteurs non étatiques dans le secteur pêche et aquaculture issus des 16 pays membres de la SADC, qui s’est prononcée sur le sujet. « La pêche traditionnelle représente 67% de la production totale de la pêche à Madagascar, et assure la survie d’au moins 500 000 personnes. En décembre 2017, le Gouvernement malgache a déjà octroyé une licence de pêche à 6 bateaux chinois qui opèrent sur la côte sud-ouest et sud du pays. Ce qui est à l’origine de mécontentements des communautés de pêcheurs qui dépendent exclusivement de la pêche pour survivre. Le 5 septembre 2018, l’Etat malgache a signé un autre accord autorisant 330 bateaux de pêche chinois, contre 2,7 milliards USD s’étalant sur 10 ans. La SANSAFA exhorte le Gouvernement à annuler cet accord… » a noté le Dr Paubert Mahatante, SG de cette organisation.

Inéquitable. La SANSAFA a également évoqué les pertes annuelles de 500 millions USD de Madagascar, à cause de la pêche illégale non déclarée et non réglementée. « Rien qu’en ayant instauré la bonne gouvernance dans le secteur sur 10 ans, Madagascar aurait récupéré 5 milliards USD, sans donner de licence à aucun bateau chinois ou autre … », a-t-elle indiqué. Par ailleurs, plus d’une vingtaine d’organisations se sont également rassemblées avec Transparency International – Initiative Madagascar, pour une déclaration publiée le 28 septembre dernier. « Contrairement à la communication officielle, cet accord, censé favoriser l’essor de l’économie bleue à Madagascar, représente en réalité une menace sans précédent sur notre environnement marin déjà fragile. Aucune garantie n’est offerte sur les supposées retombées économiques importantes de ce projet d’investissement. La seule certitude à ce jour est qu’il doit démarrer dès cette année. Les gains potentiels avancés par l’AMDP sont par ailleurs sujets à caution dans la mesure où, à notre connaissance, aucune étude d’impact économique ou environnemental n’a été faite, bien que ceci soit requis par le droit national pour tout projet d’investissement susceptible de porter atteinte à l’environnement », a soutenu Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutif de Transparency International à Madagascar. Bref, pour l’heure, l’AMDP est la seule à trouver l’intérêt de cet accord, autorisant 330 bateaux de pêche chinois à vider les ressources dans les zones marines de Madagascar.

Antsa R.

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