Le verdict du procès d’Augustin Andriamananoro est celui de l’apaisement. Comment aurait-il pu en être autrement après les remous provoqués par cette affaire ? C’était pour le pouvoir une véritable bombe à retardement qui aurait pu lui exploser à la figure si cette personnalité importante du MAPAR avait été sévèrement condamnée. Autant dire cependant que le régime ne pouvait pas faire autrement !
Une peine minimum pour Augustin Andriamananoro
Cette condamnation à une peine de trois mois avec sursis est le minimum que la justice pouvait infliger pour que le régime ne perde pas la face. Les pressions venues de l’extérieur ne permettaient pas à ce dernier de continuer sur la voie qu’il semblait prendre. C’est donc presque du bout des lèvres que le juge a prononcé le verdict. La condamnation même si elle peut paraître légère figurera quand même sur le casier judiciaire du prévenu. Augustin Andriamananoro va donc pouvoir retrouver sa famille et tous ses amis et passer en leur compagnie cette fin d’année. Le régime est maintenant débarrassé d’une épine qui, dans le contexte actuel, risquait de le gêner considérablement. Les succès enregistrés ces derniers mois sur le plan international risquaient d’être ternis par cette affaire qui ne repose finalement sur rien de concret. L’accusation d’atteinte à la sûreté de l’état paraissait bien disproportionnée, eu égard à la manière dont les manifestations ont eu lieu à Soamahamanina. Pour le moment, le régime a à faire face à d’autres problèmes beaucoup plus importants. Celui qu’il doit résoudre de manière urgente est bien évidemment ce délestage qui a profondément perturbé la vie quotidienne de nombreux citoyens malgaches. Dans ce domaine, il risque de connaître beaucoup de tracas, car aucune solution n’est en vue. La page est donc maintenant tournée à propos de cette affaire « Augustin Andriamananoro ». Les rancoeurs sont-elles vraiment apaisées chez ceux qui ont éprouvé un sentiment d’injustice ? L’avenir nous le dira.
Patrice RABE