- Publicité SW45 -
samedi, mai 18, 2024
- Publicité -
AccueilCulturePériode précoloniale : Les Mpikabary étaient aussi des journalistes

Période précoloniale : Les Mpikabary étaient aussi des journalistes

Le mpikabary annonçait aussi des nouvelles !

Le premier journal a vu le jour en Janvier 1866 à Antananarivo, en 1868 à Nosy-Be, à Toamasina et à Antsiranana. Introduite par les étrangers, en l’occurrence les missionnaires britanniques et les colons français, la presse écrite était un moyen idoine pour introduire la culture occidentale. Bien avant l’arrivée des Européens, Madagascar avait son propre système de communication, les informations étaient transmises de vive voix. Durant la période clanique, c’est le Zokiolona, littéralement patriarche, qui informait les villageois. Dans la région septentrionale, par exemple, l’oligarque communique avec la grande famille sous un grand arbre appelé Bonarabe. Par ailleurs, trop vieux pour crier, il cède, la plupart du temps, la parole à un homme mature, éloquent issu de sa lignée. C’est de cette manière que les orateurs traditionnels exercent pour la première fois le métier. #le présentateur Vers la moitié du Xème siècle, l’ère patriarcale est révolue. La période des royaumes s’est formée sur toute la Grande île. De ce fait, une stratification sociale a été instaurée par le souverain. Ce dernier et sa famille occupent le sommet de la pyramide, suivis de près par les personnes de condition aisée, ensuite viennent les roturiers, alors que les paysans sans terre précèdent les esclaves et les captifs de guerre. Selon la tradition orale, les orateurs font partie de la noblesse, à la rigueur la classe roturière. Pour les Sakalava du Nord, le Manantany littéralement le gardien du Palais prononce le kabary (discours). En effet, celui-ci n’est pas seulement un rhéteur. Il annonce tout ce qui se passe dans le royaume. Il raconte les faits. Donc, le mpikabary peut-être assimilé à un journaliste. Porte-voix du roi, ce jongleur de mots détient des informations à profusion. Il divertit avec ses expressions, sensibilise les sujets à respecter la forêt sacrée, en les éduquant à travers les proverbes des aïeux. De plus, son style vestimentaire, sa manière d’enchaîner ses idées, d’exprimer ses sentiments par l’attitude du corps, ainsi que ses mimiques faciales font d’un mpikabary un bon présentateur. Si le journal audiovisuel de nos jours commence par un générique, du temps des royaumes de Madagascar, l’orateur engageait un bonhomme à souffler dans une corne pour prêter attention au public. Une fois que le signal est fait, il se tient debout sur un rocher afin que l’assistance puisse le voir. À vrai dire, cette grosse pierre était en quelque sorte l’ancêtre du plateau télévisé… D´ailleurs, « Ino kabary ? » qui veut dire « Quoi de neuf ? », est un langage courant utilisé par les personnes qui n’ont pas pu assister à la réunion pour demander des nouvelles. Et ce terme est toujours employé par nos concitoyens des régions. En somme, ce système de communication a perduré pendant plus de dix siècles. Faut-il souligner que le kabary est la presse traditionnelle malgache ! Pas étonnant que le 15 décembre 2021, l’UNESCO ait validé cet art oratoire comme étant un patrimoine immatériel mondial. 

Iss Heridiny 

- Publicité -
Suivez nous
276,361FansJ'aime
4,243SuiveursSuivre
611AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici