
La perspective d’un marché pétrolier excédentaire d’ici à 2020 permettra aux autorités malgaches de poursuivre leur politique de baisse de prix des carburants.
Les marchés pétroliers connaîtront une nouvelle surabondance en 2020. C’est ce qu’annonce l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) dans un rapport publié la semaine dernière. Selon l’AIE, l’offre de pétrole, au cours des six premiers mois de 2019, avait dépassé la demande de 0,9 million de barils par jour. « Un excédent qui s’ajoute à l’énorme accumulation de stocks, observée au second semestre de 2018, lorsque la production pétrolière s’est envolée, au moment même où la croissance de la demande a commencé à faiblir », souligne le document. Comme le souligne « Allnews » dans un article en ligne, « il faut remarquer la forte croissance de la production aux Etats-Unis grâce au boom des schistes bitumineux, et celle dans d’autres régions en Amérique du Nord. Cette croissance de l’offre américaine ne devrait pas s’essouffler l’année prochaine ».
Rechute des prix. Cette situation fait craindre une rechute des prix du baril sous la barre des 60 dollars, le niveau minimum qui permet aux parties prenantes de l’industrie d’équilibrer leurs charges. Bref, on va assister à un marché pétrolier excédentaire. La récente décision de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) de prolonger l’accord de production ne change pas la perspective d’un marché pétrolier excédentaire, estime l’Agence. Le rééquilibrage entre l’offre et la demande de pétrole ralentit, et l’AIE maintient inchangées ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2019 et 2020. Au premier semestre 2019, l’offre de pétrole a été supérieure à la demande de 0,9 million de barils par jour (mbj), selon l’AIE. L’agence précise que ses derniers chiffres « font apparaître un surplus mondial au deuxième trimestre 2019 de 0,5 mbj, contre auparavant une prévision de déficit de 0,5 mbj ». « Ce surplus s’ajoute au stock important constitué dans la deuxième moitié de 2018, lorsque la production de pétrole avait augmenté juste au moment où la demande commençait à décliner », note l’AIE. « Clairement, le resserrement du marché n’est pas une question dans la période actuelle et tout rééquilibrage semble être repoussé dans le futur », poursuit le rapport.
Croissance de la demande. L’Agence internationale de l’énergie a maintenu ses prévisions de croissance de la demande mondiale à 1,2 mbj en 2019, puis 1,4 mbj en 2020, compte tenu d’une perspective économique meilleure l’année prochaine. Ce maintien des prévisions annuelles intervient malgré la révision à la baisse de l’estimation de la croissance de la demande mondiale au deuxième trimestre 2019, désormais à 0,8 mbj (une baisse de 0,45 mbj par rapport à la précédente estimation). Cette situation a plusieurs causes, selon l’AIE : la demande a ralenti en Europe, la croissance a fondu en Inde en avril et mai, et la demande de carburants est en baisse aux Etats-Unis par rapport à l’année dernière. Au premier trimestre, la croissance de la demande mondiale a été estimée à 0,4 mbj, le niveau le plus bas depuis la fin 2011. En tout cas, cette perspective d’augmentation de l’offre pétrolière donne la perspective aux autorités malgaches de maintenir sa politique actuelle de pratiquer une baisse des prix à la pompe du carburant.
Recueillis par R.Edmond.