Madagascar pour les touristes étrangers est une destination de rêve. Les merveilleux paysages et la gentillesse légendaire de ses habitants leur laissent un souvenir ineffaçable. Mais ce petit paradis cache beaucoup de souffrances que l’on ne peut appréhender qu’en allant au-delà de ces clichés de carte postale. Madagascar, l’île heureuse, est devenue l’île des frustrations et du mal-vivre et cette tendance, ses hommes politiques ne semblent pas, pour l’instant, vouloir l’inverser.
Peu d’espoir de voir le pays décoller
Notre pays, dit-on, est riche de ses nombreuses ressources. C’est une île bénie des dieux et toutes les conditions sont réunies pour qu’elle quitte ce sous-développement qui la mine. Madagascar a plusieurs fois raté son décollage économique par la faute de sa classe politique. La rivalité entre les barons de cette classe a tiré vers le bas cette nation qui aurait pu devenir une des puissances émergentes de l’Afrique. La crise de 2009 dans laquelle a été entraîné le pays aurait dû être résolue et un nouveau départ avait été espéré après 2013. L’espoir a été déçu et la situation est allée de mal en pis. Aujourd’hui, Madagascar est un des pays les plus pauvres du monde et 80% de sa population sont dans un état de dénuement intolérable. Ses dirigeants font preuve d’une impuissance rare et ils se complaisent dans l’autosatisfaction. IIs ont les yeux fixés sur la prochaine élection présidentielle qu’ils comptent remporter. Les citoyens ne cachent pas leur frustration, mais ils se sentent impuissants à renverser le cours de la situation. Pour le moment, ceux qui sont au pouvoir triomphent et n’ont pas l’intention de se retirer. Les hommes politiques qui les concurrencent ne peuvent rien faire. Mais de sérieux candidats se préparent activement. Mais l’espoir de voir les choses changer semble bien mince, car ils n’incarnent pas ce renouveau pouvant faire décoller ce pays aux potentialités immenses.
Patrice RABE