Face à la recrudescence du phénomène «Dahalo» accompagné notamment de mort d’hommes et de disparition de plusieurs milliers de zébus, l’ancien Premier ministre Monja Roindefo a son mot à dire. C’était lors d’une conférence de presse qu’il a tenue en son domicile à Antsakaviro. Il n’a pas manqué, à cette occasion d’interpeller le Président Andry Rajoelina « pour faire cesser les concussions à caractère tribal dont sont victimes les éleveurs-propriétaires de zébus dans la région Atsimo-Andrefana et à faire restituer ces zébus extorqués à tort au dysfonctionnement des actions étatiques… ». (Voir lettre ouverte par ailleurs en page 49)
Imbroglio. A lui ainsi de mentionner que « ce qui interpelle le bon sens de tout un chacun actuellement est le fait que l’on ne sait plus à quel saint se vouer dans l’imbroglio qui entoure les actions destinées à la pacification des régions dites zones rouges. Car si tout le monde accepte voire encourage les opérations menées par les autorités nationales et locales, malheureusement celles-ci s’apparentent souvent à des opérations de ciblage des éleveurs-propriétaires possédant plusieurs milliers de têtes de bœufs ».
Vol de zébus. Et d’enfoncer le clou « ce qui est inquiétant c’est que ces opérations ne concernent que des éleveurs-propriétaires appartenant à une même tribu. Pour ne citer que les cas de Jaonary, Babo, Manamaro et quelques autres dans les districts de Morombe et de Manja. Ce sont des citoyens qui ont hérité d’importants cheptels légués par leurs parents. Ce qui est intolérable, c’est que ces compatriotes sont menacés d’exécution sommaire afin de faciliter le vol de leurs biens ». Ce natif de l’Androy de déplorer également que pour le cas de sa région d’origine, « les vols de zébus ont fait rage ces derniers temps et ressemblent à une razzia avec la tuerie des éleveurs ».
Témoignages. Pour étayer sa thèse, l’ancien Premier ministre a donné des chiffres, ainsi il a parlé du cas de Mandritsara où 1.200 têtes de zébu ont disparu et d’Ambohimahasoa avec 1.001 Bœufs ce qui lui fait penser au dysfonctionnement des opérations menées actuellement. Il se demande, en outre, que « ces opérations dans l’Atsimo-Andrefana visent-elles à détruire les biens des personnes appartenant à une communauté précise ? ». Notons que lors de cette rencontre avec la presse, il y avait eu aussi des témoignages de ceux qui se sentent exacerbés dans cette lutte contre le phénomène «Dahalo».
Dominique R.