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dimanche, mai 19, 2024
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Planète Les chanteurs verts : Mahaleo, Mily Clément, Iraimbilanja…

Dans les années ’90, Mily Clément chantait une chanson qui allait devenir un tube tout en étant un plaidoyer pour la protection de l’environnement. C’est parti pour un mini recensement de ces morceaux écologiques malgaches marqués par leur sincérité ou par leur concision.  

A l’heure où la réponse écologique se dessine de plus en plus comme la meilleure option humaniste pour se prévenir d’une future pandémie dans les décennies et siècles à venir, plusieurs spécialistes, et même quelques climato-sceptiques s’accordent à dire sur la nécessité de freiner la surexploitation de l’environnement pour le bien commun. Comme quoi, le Covid-19  est en train de démontrer la nécessité d’une telle conscientisation pour les générations futures. A l’exemple de ces chansons, qui dès les années ’80, ont pris le problème à-bras-le- corps. De plus, Madagascar, loin d’être un grand pollueur de la planète, possède l’une des plus riches biodiversités mondiales. De Mily Clément à Iraimbilanja, tous ont chanté à partir d’une vision d’héritage à laisser pour les générations futures. Pour ne pas se cracher dessus soi-même, pour ne pas désertifier les terres, pour ne pas tout trafiquer… La liste est longue mais ces chansons ont marqué leur époque et elles restent plus que jamais d’actualité.   

Levelo, comme Marcel Buisson (1946) sur ce tableau, a su capter cette relation empreinte d’universalité du Malgache avec la nature.

« Mpanarato mody » Levelo  

Loin d’être alarmiste, les paroliers malgaches avaient une manière bien à eux de chanter la Nature, l’Environnement et son rapport avec l’Homme. Comme ce titre de Levelo, « Mpanarato mody », un hommage à la générosité de la nature, de la mer qui ramène la joie  aux villageois.  Le titre raconte la fin en fanfare de l’épopée des marins pêcheurs, il faut savoir que cela leur permet « de visiter les boutiques… de s’acheter ce dont on a besoin ». Dans son style, tout en humilité et en droiture, tel un samouraï de la poésie, Levelo rappelle que le Malgache a toujours eu un rapport en phase avec la nature. Il faut aussi savoir que dans les années ’80/’90, la pêche était encore une activité fructueuse et vivable. Avec la pêche industrielle, le fond marin se trouve de plus en plus en danger.   

Mily Clément a laissé un message, mais aussi une chanson « Mandrora mantsilagny », pour le patrimoine malgache.(crédits photos : Mily Clément Officiel)

« Mandrora mantsilagny » Mily Clément 

Quand Mily Clément a chanté « Mandrora mantsilagny », dans les années ’90, les enjeux de la protection de l’environnement ont commencé à envahir les discours des instances internationales. Il n’en fallait pas beaucoup pour que Madagascar ne reprenne le message. Bien que ces années correspondent à l’ère des réacteurs nucléaires, de la consommation à outrance, de la surexploitation des ressources dues à une forte croissance des pays industrialisés… Bref, tous les facteurs destructeurs que toute la planète se partage aujourd’hui et que ces premiers grands pollueurs tentent de faire porter le chapeau au monde entier. Sans doute, Mily Clément a préféré tout de suite donner la leçon. Le refrain est devenu culte, « Mandrora mantsilagny/Mandoto rano valy/Mandrora mantsilagny/mamono biby valy ».

« Tanin-dolo » – Iraimbilanja    

« S.O.S, handao vonjena ny tontolo/Sao ho lasa tanin–dolo », chantait “Iraimbilanja” dans un style complètement thrash. Sans doute ce morceau est l’un des premiers tubes thrash metal, ou ce qui s’en rapprocherait au mieux dans le répertoire rock malgache. Au milieu des années ’80, Madagascar se trouvait dans une République gangrénée par la corruption, adepte de l’auto-congratulation et sans aucune projection positive des cinquante prochaines années. Le pays tournait en rond juste au bord d’un ravin. Pourtant, les feux de brousse ont envahi les pratiques agricoles laissant présager de graves dégâts dans les décennies à venir. Une pratique actuellement devenue mafieuse dans certaines régions, puisque certaines personnalités n’hésitent pas à brûler les aires protégées pour les exploiter sans aucune considération environnementale. 

« Tontolo iainana » – Mahaleo 

Raoul du groupe Mahaleo avait à cœur de chanter pour la communauté, rarement il créait des chansons pour l’individu. Il en est ainsi de « Tontolo iainana », son titre que Mahaleo n’a pas manqué de chanter lors de leur concert à l’Olympia en 2008 à Paris. Le titre se raconte presque tout seul. « Haondrany avokoa/Sokatra sy vatosoa/Izay misy tombotsoa/Dia lazainy fa kirizy/Nefa ny azy ny valizy/Efa tsy ho omby ireo devizy »… « Izy hono tsy voatery hikolokolo/Fa tsy aferan’izy irery/Raha simba ny tontolo ». Il n’aura pas fallu attendre les bois de rose pour savoir que Madagascar était exploité par des sans-scrupules au détriment de sa faune et de sa flore. Comme “Iraimbilanja”, Raoul, l’auteur-compositeur de cette chanson rappelle la possibilité d’hériter d’une terre désertique, une terre « fantôme ».

Maminirina Rado

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