Les élections communales auront lieu dans dix jours exactement. Sa tenue fait de moins en moins de contestation. Bien au contraire, on est conscient qu’il faut passer par ces élections pour pouvoir mettre en place les autres institutions de la République manquantes et pour compléter la composition de celles qui attendent les membres sénateurs. Ces élections viennent aussi à point nommé pour éclaircir les rapports de forces politiques. Les législatives de 2013 ne le reflètent pas assez sur l’ensemble du territoire. Les députés de l’Assemblée nationale ne sont pas tous issus de partis politiques. Il y a beaucoup de députés indépendants qui évoluent au gré du vent. Leur jeu politique a favorisé à l’Assemblée nationale la majorité à géométrie variable. Les communales devraient par conséquent redéfinir les rapports de forces réels entre les partis politiques.
Plus de fiefs politiques
Il est bien loin l’époque des fiefs politiques des partis bien établis par les régimes qui se sont succédé au pouvoir. Le pays a bel et bien été morcelé. Le parti PSD a régné sur l’Ouest- Nord Ouest des décennies durant. L’Arema, de même, a dominé surtout dans la province de Toamasina et la côte Est. Le Monima dans l’Androy et le Sud, l’AKFM dans la capitale. Le MFM dans quelques régions du Betsileo. Mais les générations changent. La relève aussi bien que les convictions restent. La plupart de ces partis ne sont plus que symboliques face à ceux qui dominent la scène. Aujourd’hui, ce sont les partis qui composent la plate- forme Armada, en l’occurrence Mapar, Hiaraka isika, le parti vert, MMM, Avana, le Leader Fanilo, le parti TIM, le parti HVM qui sont dans la course aux communales. Les crises ont favorisé leur apparition et leurs assises. La liste n’est pas exhaustive mais une chose est sûre, les performances des partis politiques ont besoin maintenant d’être situées. Car il est bien difficile pour les électeurs de se fixer, sans des résultats électoraux, sur leur valeur respective. D’où le grand intérêt de ces communales. Elles permettront de donner une visibilité au président de la République et au gouvernement qui ont subi respectivement deux motions, de déchéance et de censure, déposés successivement par les députés durant la session ordinaire. Après ces motions qui n’ont pas abouti, en effet, des députés auraient déjà changé de camp. Une nouvelle majorité favorable au pouvoir est en gestation pour voir le jour après les communales. Elle sera déterminante pour les décisions à prendre, les changements qui se préparent ainsi que les réformes envisagées.
Zo Rakotoseheno