Le compte à rebours final a d’ores et déjà commencé pour la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) depuis le 1er décembre dernier, ouverture officielle des révisions annuelles de listes électorales. Du côté des dirigeants, tout semble présager que l’élection de 2018 est gagnée d’avance dans la mesure où ils se soucient moins des textes électoraux notamment ceux qui doivent régir les financements des partis politiques, les précampagnes, les propagandes et les activités dispendieuses y afférentes. Justement, le Cram ou Cercle de Réflexion pour l’Avenir de Madagascar a son mot à dire par rapport à ce sujet. Dans un communiqué en date du 11 décembre dernier – le dernier pour cette année 2017 – Joël Harison Marie René, son président a réécrit noir sur blanc qu’ « un plafonnement des dépenses électorales des partis politiques est plus qu’indispensable aux fins d’éviter l’utilisation des fonds d’origine inconnue, des deniers publics ainsi que des prérogatives de puissance publique à des fins personnelles pour le parti au pouvoir qui, souvent, se revendique être fort ».
Egalité de chance. Mais il n’y a pas que les dépenses qui soient problématiques. « L’achat des voix » pour reprendre les termes du Cram est un sérieux problème. « On doit éliminer tout achat de voix qu’il se traduise par la distribution des t-shirts, des produits de première nécessité tels que le riz, ou encore de l’argent », soutient le cercle. L’objectif étant d’obtenir des élections justes, transparentes, crédibles et acceptées par tous. Dans cette optique, est-elle sacrée l’égalité de chance des candidats ? « Chacun d’eux devrait avoir un temps d’antenne bien réparti et égalitaire sur les médias publics contrairement à la pratique habituelle selon laquelle seuls les candidats du parti au pouvoir peuvent jouir des différentes prestations sur la TVM et la RNM », avance le président du Cram. En fait, ces dispositions sont d’ores et déjà prévues par l’actuel code électoral mais qui, à chaque élection, font l’objet de transgression par le parti au pouvoir. Notons qu’à l’issue des dernières présidentielles de 2013, un candidat a déposé une plainte au Parquet pour, justement, violation de l’égalité de chance des candidats. Mais ce n’est pas tout. Le Cram propose que les prochaines élections présidentielles aient un caractère différent ; différent dans le sens où on aura un candidat avec une Constitution à voter. Si, à titre de précisions, tel candidat est élu, la Constitution qu’il a présentée sera également élue et organisera l’Etat.
Aina Bovel