
L’arbitrage entre les études universitaires et la musique représente parfois un grand dilemme pour les musiciens. Anjarasoa Malalatiana Natalia Rabenirina, jeune pianiste talentueuse, compte compiler ces deux domaines pour soutenir les plus démunis.
Jeune pianiste passionnée, Anjarasoa Rabenirina commence ses études de musique dès l’âge de 8 ans et les poursuit jusqu’à présent avec grande passion à l’Anglican Music Institute (AMI) Ambatolampy Antehiroka. Sa formation actuelle en musique classique lui offre l’opportunité d’élargir ses connaissances en musique et de les vivre pleinement dans un environnement chrétien. Ses choix de répertoire sont principalement axés sur les périodes musicales classique et romantique comme des fantaisies de Mozart, sonates de Beethoven ou nocturnes de Chopin. « Je n’ai pas vraiment de compositeur préféré. Comparer les compositeurs est difficile puisqu’ils ont chacun leurs personnalités musicales, qui sont toutes aussi fascinantes les unes que les autres. Il faut juste réussir à les saisir », nous a-t-elle confié. Cette optique pourrait d’ailleurs expliquer sa prouesse et son ascension remarquable dans la musique.
Autodiscipline. Agée de 18 ans, Anjarasoa Malalatiana Natalia Rabenirina est actuellement étudiante à l’UCM (Université Catholique de Madagascar) dans la mention Economie. Elle a débuté dans ses études en tant qu’élève à l’école privée « Les petits Bambinos » Talatamaty avant de continuer à partir de l’année 2008 ses études à l’Ecole-Collège-Lycée « Les Colibris » Faralaza Talatamaty jusqu’à l’obtention de son baccalauréat en 2020. Acquérir ce diplôme n’a pas été facile en particulier à cause de la situation d’urgence sanitaire dans laquelle Madagascar a été et est plongée jusqu’à ce jour. Beaucoup de mesures ont été prises, y compris l’annulation des cours en présentiel au lycée ce qui lui a valu une grande inquiétude pour la continuation de son parcours qui, jusque-là s’avérait être exemplaire aux yeux de nombreuses personnes. « L’autodiscipline a été plus que requise. Cependant la période de confinement m’a également été très bénéfique dans le domaine de la musique car j’ai pu consacrer beaucoup plus de temps au piano et à chanter. Et par la même occasion, rester confinée m’a permis de tisser des liens forts avec ma fratrie », a-t-elle affirmé.

Performance. Dès que la situation a semblé s’être apaisée pour le pays et que diverses activités ont pu reprendre peu à peu, Anjarasoa Rabenirina a eu l’occasion de se produire avec le Scherzo op.20 n°1 en Si mineur de Chopin dans le « Summer concert » organisé par l’Anglican Music Institute en novembre 2020, après avoir passé les examens du baccalauréat. « Apprendre que j’ai réussi cet examen officiel, suite à ce concert n’a été que du bonheur pour moi. A partir de là allait s’ouvrir de nouvelles portes, de nouveaux chemins et de ce fait, de nouveaux choix à faire », a-t-elle indiqué. Après avoir officiellement terminé le lycée, la jeune pianiste se sentait soulagée d’avoir relevé un grand défi qui était celui de réussir malgré la Covid-19 et les impacts de la crise sur son apprentissage.
Vision. Son choix pour l’université qu’elle allait fréquenter était en ce temps encore floue, car elle n’avait pas encore eu de préoccupations majeures à ce sujet si ce n’était que d’obtenir de bons résultats pour pouvoir continuer dans une bonne université. Seul son vif enthousiasme dans la musique était certain. Son choix ne s’étant encore porté nulle part, ses parents l’ont alors dirigée vers l’UCM où elle a passé le concours pour la mention Economie et y a été admise. Dans ces nouvelles circonstances, elle a alors comme vision de promouvoir la musique à Madagascar et de pouvoir un jour donner un meilleur avenir aux enfants défavorisés dans une même activité. Elle estime que passion et travail peuvent très bien collaborer et que la musique, ou tout autre talent est une bénédiction de Dieu dont on devrait se servir afin de faire du bien aux autres.
Antsa R.