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Portrait : Caylah, une slameuse révoltée !

Caylah, la petite slameuse révoltée. (Photo Facebook)
Caylah, la petite slameuse révoltée. (Photo Facebook)

Révolte, prise de responsabilité, engagement… des mots qui la définissent. A tout juste 22 ans, Caylah voit déjà très loin. Elle fait partie de ces jeunes qui ne veulent plus subir.

Au début du mois de janvier, sa vidéo fait le tour des réseaux sociaux. Politique, économie, social… elle aborde tous les sujets et dit tout haut ce que la plupart pensent tout bas. Une manière de dire et d’aborder les choses qui font preuve d’une grande maturité. Ses mots en témoignent. « Laissons l’histoire juger du passé, juger du présent. Laissons le futur murmurer son cours. Madagascar, terre sainte, terre riche d’histoire s’est faite souiller par les colons, par la mentalité occidentale. Malgré la malgachisation, malgachisation de notre terre, car le malgache est notre langue mère. Cependant, elle n’a guère le mérite de nous plaire. Stéréotypé made in Mada, au même titre que made in China. Je te dirai pourtant que les Malgaches sont les meilleurs. Malgache is good, beautiful. N’en aie pas honte. N’essaie pas d’être quelqu’un d’autre. Reste toi-même. Certains ne le comprennent toujours pas. Excusez-moi, c’est la mode aujourd’hui de parler français. Rien d’étonnant. Aujourd’hui tout le monde se prend pour un étranger. Sur la côte, les tomates se vendent en euros. Toi, côté ariary, t’es encore à zéro. Globalisation, mondialisation, c’est le développement. Et Madagascar ne cesse de s’enfoncer dans la pauvreté. Les Malgaches d’aujourd’hui sont connus pour leur connerie. Ils n’ont plus d’identité comme ils n’avaient plus de fierté. Ils ont oublié leurs valeurs. Madagascar mon pays, Madagascar terre de mes ancêtres. Tu es souillée aujourd’hui par le Malgache en costard. Patrie, liberté, développement alors qu’on ne cesse de régresser. Patrie, liberté, égalité, la corruption règne. Les riches s’enrichissent. Patrie, liberté, amour, les Malgaches s’entretuent et se méfient entre eux. Pillage, violence, massacre, Madagascar, terre de mes ancêtres, mon héritage, mon patrimoine génétique, avec du sang de mes ancêtres. Notre histoire a été écrite mais aujourd’hui,  personne ne s’en soucie, personne ne les respecte. Personne n’honore leur mémoire alors qu’ils se sont battus pour notre gloire. Où sont passés nos valeurs : à la fraternité, l’égalité, un pour tous ? Aujourd’hui, c’est chacun pour soi. Quand l’un s’enfonce, l’autre le regarde sans l’aider.  Quand l’un se débat, c’est qu’il y a un autre qui le bat. Si tu n’as pas de muscle, c’est que tu as tort. Manger ou être mangé, à toi de décider. Ce qui m’amène à  constater que la vérité peut s’acheter. Que la vérité appartient aux riches. Que les dirigeants administrant dans leur propre intérêt. Que l’intérêt du peuple n’a jamais existé. Je ne peux pas fermer les yeux à cette injustice. Je ne fais pas de politique. Je ne fais que raconter les faits pour que l’histoire puisse en juger. Pour que Madagascar puisse connaitre la paix ». Une vidéo, des mots qui l’ont sorti de l’anonymat et l’ont motivée à agir à son échelle, pour son pays.

Passionnée. Devenir célèbre n’a jamais été sa motivation. Sans le vouloir, elle l’est cependant devenue, pour de vrai. Championne par équipe du slam en 2014, elle est déjà connue. Avec ce clip, celle où elle fait part de sa rage et crie haut et fort les maux de ce pays, de « Madagascar », la jeune femme a créé le buzz et a gagné encore plus en notoriété. Elle a frappé fort et marqué les esprits. Sa vidéo a très vite fait le tour du net. « Caylah, la petite slameuse en colère »  se fait connaître, hors de son cercle, du grand public, enfin, des accro des réseaux sociaux. L’histoire entre Caylah et les mots ne date pourtant pas d’hier. Passionnée de musique et de littérature depuis sa tendre enfance, Landy Cathia Razanandranto, de son vrai nom, s’essaie à l’écriture très tôt. A six ans, elle signait déjà ses premiers poèmes et chansons, mais ce n’est que bien plus tard qu’elle intègre le monde du slam. Il y a trois ans, elle entame les choses sérieuses. Elle participe à différents concours, mais ce n’est qu’en 2014 qu’elle s’illustre. La manière dont elle s’exprime, dont elle dit les choses séduit le jury qui la consacre et fait d’elle la Championne des Champions (challenger) tournois NFL Slam Ballon. Elle remporte également le titre de Champion par équipe Slam National 2014, aux côtés de Benson et de Poun. Rêvant d’aller toujours plus loin, ambitionnant d’approfondir, elle ne s’arrête pas là et continue son petit bonhomme de chemin. Caylah s’ouvre alors à d’autres horizons, d’autres disciplines artistiques et multiplie les collaborations avec des photographes, des danseurs, des musiciens connus et reconnus pour ne citer que Miary Lepiera. Aujourd’hui, elle évolue en quatuor. Caylah est devenu Caylah and MEN ( Miora Rabarisoa, Eric Harilala et Nantenaina), de jeunes et talentueux musiciens qui partagent sa vision.
Mahetsaka

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