
Discrète, talentueuse et maintenant diplômée de la Sorbonne en musicologie, Sarah Razafintsalama figure dans la liste des virtuoses du piano à Madagascar. Quand la passion de la musique l’emporte sur la rigueur et l’efficacité du monde de la finance.
Sarah Razafintsalama est la preuve de l’appel insoutenable de la musique. Cet appel de l’art auquel nul ne peut résister. Elle vient d’obtenir sa « licence à l’université de Sorbonne, concernant la culture musicale en générale », selon ses propos. Promue conseiller au sein du gouvernement du temps de des anciens premiers ministres feu Pascal Rakotomavo et Tantely Andrianarivo, elle a un jour délaissé sur un coup de tête, une carrière prometteuse dans l’administration pour se consacrer à la musique. Son parcours était d’abord la banque et la finance. « La banque, c’était comme une obligation. Parce qu’il fallait gagner sa vie. La musique c’est une passion », rappelle-t-elle.
En 2007, elle a créé une école de musique Aria Academy à Ankadimbahoaka. Un petit pas, puisque « je n’avais même pas d’étudiant au début. Bien sûr, il y avait une crainte. Comme le budget aussi manquait, même si j’ai pu économiser pour acheter les matériels comme le piano. Il y a eu le « bouche à oreille », nous allons aux portes des écoles pour distribuer des flyers. Nous avons démarré avec quatre étudiants après », se souvient cette pianiste émérite. Son parcours inspirerai sûrement ceux ou celles qui veulent déplacer les montagnes avec leur passion et beaucoup d’entêtement.

Musique de passionnée. Plus de place au doute, dans un pays où à cette époque, un musicien se trouve juste un peu au-dessus du chômeur. « La musique, c’est parce que c’est ma passion. C’était aussi pour préparer ma sortie de la banque », s’amuse-t-elle aujourd’hui. Actuellement, son école est devenue une référence en termes d’innovation et de qualité pédagogique dans la capitale . Durant son parcours d’apprentissage musical, Sarah Razafintsalama a toujours étonné ses maîtres. « Pendant son enfance, Désiré Lalao lui a dit un jour que le savoir de son apprentie dépassait le sien. Alors, il lui a dit de chercher un professeur de musique plus performant, puisque ton savoir dépasse le mien », raconte l’un de ses proches.
D’école de musique en école de musique, les professeurs tirent leur chapeau à la jeune Sarah Razafintsalama. Elle reçoit un diplôme d’enseignant. Elle enseigne à l’Alliance Française d’Andavamamba, au Conservatoire Nationale de l’Enseignement de la Musique (CNEM). Pourtant, son désir d’aller toujours plus loin la poussait à se dépasser. Elle décide de se tourner vers une formation universitaire. « A la Sorbonne, ils demandent beaucoup de choses pour compléter le dossier. Il fallait envoyer une lettre de motivation. J’ai été sélectionnée sur dossier. J’ai suivi le parcours : License Master- Doctorat. Et le cours n’était pas présentiel. Je n’allais en France que pour les examens », met-elle en avant. Et d’ajouter. « Nous apprenons tout ce qui est musique dans le monde entier. Par exemple, nous apprenons l’acoustique en salle. Mon prochain étape sera une étude consacrée à la musique malgache ».
Maminirina Rado