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samedi, avril 20, 2024
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Portrait : Ramanetaka, proche de Radama, roi musulman de Mohéli

(‟Djoumbe Fatima, reine de mohéli – 1836/1878 entre
histoire et mémoire” de Issouf Charafoudine)

À la mort du roi Radama Ier (vers 1793–1828), la reine Ranavalona I accède au trône. Sans attendre, celle-ci commande de tuer tous les proches parents du défunt monarque. Une longue liste où se trouvait le prince Rakotobe, le gouverneur de Toamasina, Ratefy, la sœur de Radama Ier, Rabodosahondra, et même sa mère Rambolamasoandro. 

Cette liste n’est pas exhaustive. Ramanetaka, de la famille de Radama Ier également, était aussi visé par ce sinistre projet. Radama Ier l’avait envoyé gouverner la ville de Mahajanga. Ayant entendu le sort de ses parents et proches, Ramanetaka choisit de quitter la Grande Île pour se diriger plus à l’ouest à travers les mers. 

Il débarque avec ses troupes à Anjouan, où il fût peu après chassé à cause des velléités d’accession au trône par Abdallah II, le sultan local. Comme complice, il a le frère du « roi », un dénommé Saïd Ali. Celui-ci voulait prendre le pouvoir. Le coup a cependant raté et l’ancien gouverneur de la cité des Fleurs a dû fuir une deuxième fois. 

Il débarque ensuite à Mohéli, plus précisément à Oualla Merereni. Très vite, il se convertit à la religion islamique. La population voit tout cela d’un très bon œil. Une population qui n’appréciait guère la mainmise du sultanat d’Anjouan sur le plan économique surtout. Ramanetaka montre de nouveau ses talents de politicien et de chef de guerre. 

Son nom est désormais Abdou Rahman. Il démontre sa fidélité à Allah en construisant une mosquée sur la place forte de son premier royaume. La « grande guerre » est inévitable. Celle opposant Anjouan et Mohéli. Pour ainsi dire, le gagnant sera considéré comme le « roi des Comores ». Cette guerre s’est déroulée en plusieurs phases, de 1835 à 1838. 

Au final, Abdallah, le sultan d’Anjouan est capturé. Emprisonné, il meurt de faim. Le sultan est de sang malgache. Le règne de Ramanetaka se poursuit. En 1841, il meurt. Sa fille, Djoumbe Fatima, encore trop jeune, est désignée pour lui succéder. Pourtant, la pression sur ses épaules est déjà énorme. Les intentions politiques des Français sont de la convertir au catholicisme. 

Une guerre intestine implique des arabes. La jeune reine est d’abord épaulée par ses proches. Ramavo, sa mère, une princesse de l’Imerina, Tsivandriny, un « Antalaotra », homme de confiance de son père. Pourtant, la reine épouse un arabe. Ce qui était formellement interdit par les vœux testamentaires de Ramanetaka son père. 

Le règne de Djoumbe Fatima a été chaotique. Cependant, selon certains historiens, ses successeurs comptaient parmi les proches de Radama Ier tués par la reine Ranavalona I. La souveraine a donc préféré tuer dans l’œuf la logique historique et royale. 

Recueillis par Maminirina Rado

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