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jeudi, mars 28, 2024
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Portrait : Tina Turner, de la ségrégation à la consécration

Une performance de Tina Turner à ses débuts à Memphis. (crédits photos : Tennessee State Museum)

Femme battante, avec un grand « f » et un grand « b », Tina Turner, née Anna Mae Bullock est décédée à 83 ans. Jeuna fille puis femme affirmée, elle a traversé l’entre-deux millénaires.

Village agricole d’anciens esclaves, Nutbush a vu la naissance d’Anna Mae Bullock, Tina Turner pour la scène, un jour de 26 novembre 1939. À une époque, où les écoles américaines « all-black » était encore une normalité. Dans le comté d’Haywood, les parents de la future star mondiale louaient un terrain à des blancs. Le système de métayage était la seule issue des familles, anciennes ou descendantes d’esclaves, libres mais sans rien après l’abolition de cette servitude forcée. Le seul choix était de revenir chez les anciens tortionnaires et s’entendre sur les rendements et les gains. Floyd Bullock était métayer, il avait pour épouse Zelma.

A 11 ans, la vie de Tina Turner connaît un tournant difficile. Les parents divorcent, la famille s’éparpille. Chose particulière, c’est la femme qui a décidé de prendre la poudre d’escampette. Le père laisse ses deux filles chez sa mère. Plus tard, après bien des déboires et des moments difficiles, livrées à elles-mêmes, les deux sœurs retrouvent leur mère à Saint-Louis dans le Missouri. Comme toutes les adolescentes, noires ou blanches des Etats-Unis, Anna Mae Bullock adore la musique. L’influence du blues, celui du Mississipi, style très influent et fondateur, prime sur les autres.

Une chance pour elle. Dans un club réputé dénommé le Club Manhattan, elle fait la connaissance d’Ike. La chance vire petit à petit au cauchemar. Du chien de berger sauveur, le monsieur se transforme en loup hyper agressif. Leur mariage se termine quand le succès de leur groupe est à son apogée. Petite anecdote, le parcours du couple l’emmenait à chanter davantage au Nord du pays puisque le Sud était encore vissé dans sa haine des noirs. Visage tuméfié, désespoir noyé dans les produits discutables, Tina Turner, désormais son nom, avec ses fils, quitte Ike Turner. L’Europe lui ouvre les bras. La superstar a réussi à s’émanciper de ses démons de la violence et du racisme.

Elle connaît la consécration suprême, en étant honorée au Kennedy Center le 4 décembre 2005 après que le président des Etats-Unis, George Walker Bush, l’ait récompensée dans les bureaux de l’aile Ouest de la Maison Blanche. Avant elle, Bob Dylan, Aretha Franklin, Sean Connery, James Brown, et après elle, Dolly Parton, Martin Scorsese, les Eagles, Joan Baez, George Clooney… ont déjà reçu cette récompense prestigieuse américaine. Que tous les chefs d’Etat se doivent d’honorer. Une institution presque sacrée au pays de l’Oncle Sam. Durant leurs concerts, Beyoncé, Queen Latifah, entre autres, ont chanté ses titres. Son décès annoncé le 24 mai est celui d’un monument de la musique américaine et mondiale.

Maminirina Rado

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