
« Je ne suis jamais aussi à l’aise que sur la scène intimiste des cabarets où je développe un sens instinctif du gospel et du blues, ces fondamentaux qui apportent au jazz son supplément d’âme », aime à dire cette grande dame du jazz. Issue d’une famille de musiciens, Voahirana Andriambelo a toujours chanté avec ses sœurs, puis en chorale. Dès qu’elle a pu, elle a participé à tous les concours de chants et accumulé les récompenses : interclasses, inter villes, inter universités jusqu’en Russie où elle fait ses études au début des années 80. Elle a poursuivi la voie en épousant un musicien saxophoniste Naivo Andriambelo. Leurs enfants sont ,eux aussi, musiciens. D’ailleurs, l’un d’entre eux, Harty Andriambelo va investir l’Urban Café pour jouer et reprendre à leur manière les compositions du grand Tôty. « Ce que j’ai reçu des autres, je l’aurai transmis à mon tour. La boucle est bouclée. Ainsi va la musique ».
Interprète. C’est une interprète par essence depuis toujours. Sa culture « 33 tours » a bercé son quotidien : Esther Philipps, Aretha Franklin, Liz Mc Comb, Ella Fitzgerald, Betty Carter, Sarh Vaughan, Whitney Houston, Marie Severine. Ses inspirations blues et soul ont été portées par l’écoute de Ray Charles, Stevie Wonder, Donny Hathaway, Otis Redding, B.B King…
Le gospel fut un autre attachement qui ne s’est jamais démenti et qui l’a amenée à la chorale « maintimolaly » d’Ambohitantely dans laquelle elle est soliste depuis plus de 30 ans.
Cabaret. Les années 80, ce sont ses débuts en cabaret, notamment à « l’Escale » d’Ambohibao. A partir des années 90 aux côtés des grands musiciens malgaches, elle prend goût aux superbes envolées vocales flirtant aussi bien avec le gospel, la soul, le jazz brésilien que le blues et le rythm ‘n blues. Le cabaret devient sa forme préférée. « J’aime l’ambiance intimiste où le public est proche de moi avec ce sentiment de communion dans la musique ». Les grandes scènes furent les éditions du festival Madajazzcar où elle est invitée depuis 2004. Ce sera encore certainement le cas pour la prochaine édition, celle de 2018. On espère en tout cas, la revoir sur scène.
Mahetsaka