Le glas selon le dictionnaire « Est le tintement lent, sur une seule note, d’une cloche d’église pour annoncer l’agonie, la mort ou les obsèques de quelqu’un. ». Ici on veut parler de la situation politique du pays, la motion de censure annoncée puis avortée mais toujours potentielle plane comme un nuage noir dans le ciel du microcosme politique. Le son lugubre du glas est-il pressenti par ce pouvoir au point de l’affoler à ce point comme cette convocation effectuée d’urgence dans cette arène où le pouce pointé vers le bas annonce la mise à mort de ceux qui sont présumés portent atteinte à son maintien. Derrière la destitution, il faut dire, du Premier ministre, il n’y a pas seulement la personne mais son équipe que composent ses ministres, ceux qui se sont fait un velirano de leur allégeance non seulement à leur premier de la classe mais à leur précepteur principal, leur Jules César, » le Bien Aimé du peuple ». Ce dernier qui draine du monde dans ses tournées qui dit: » C’est en mon nom que vous êtes là » donc pour lui, le désaveu par cette motion de censure est un crime de lèse majesté, c’est-à -dire contre lui.
En face de lui, sur le parterre, des ouailles tout penaud, car même leur cheftaine, est la cible de boulets rouges, elle qui était, de tous les moments de joie comme de peine, toujours à la droite du Prince, s’en trouve prostrée de tristesse. On a osé l’accuser même de coupable d’acte de trahison. Ses amis politiques ou amis tout court sont offusqués et crient leur indignation car elle représente une institution et c’est cette dernière qu’on offense. Et même les députés de l’opposition ont pris sa défense (certains diront qu’en politique, il n’y a pas d’amitié mais de convergence d’intérêts de circonstance!). Mauvaise gouvernance et faible performance, sans compter le mépris et dédain de l’Assemblée nationale, lit-on comme motif de la motion de censure, ils sont 105 députés à l’avoir signée, il n’empêche qu’après la séance de remontrances, l’autre camp hostile à la présidente de l’institution du pouvoir législatif continue à l’accabler davantage et trame déjà sa destitution.
Pour qui sonne le glas? annonce d’une agonie ou le commencement de la fin, cette hausse de tension au sein des « orange » traduit-il le changement du goût en celui d’orange amer que peu de gens apprécient?
M.Ranarivao