Attendons-nous à ce qu’une fois de plus l’article 23 de la loi n°2011-013 du 18 août 2011 portant statut de l’opposition et des partis de l’opposition ne soit pas respecté pendant cette première semaine du mois de juillet ? En effet, d’après les dispositions dudit article, « il est institué un débat démocratique entre le Chef de l’Opposition officiel et le Premier ministre tous les troisièmes vendredi du mois de janvier et le premier vendredi du mois de juillet (…) ». Les débats y afférents restent les mêmes étant donné que jusqu’à maintenant, le chef de l’opposition officiel n’a pas été désigné.
Complexité. Faut-il rappeler également que dans l’avis n°01-HCC/AV du 12 janvier 2017 sur les dispositions constitutionnelles se rapportant à la désignation du chef de l’opposition au sein de l’Assemblée nationale, la Haute Cour Constitutionnelle a reconnu, au niveau de l’article premier dudit avis, que la loi sur le statut de l’opposition « connaît des lacunes et des insuffisances qui ne permettent pas de procéder, présentement, à la désignation du Chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale ». Et elle de poursuivre, à l’article 2, que « des textes réglementaires doivent être pris dans les meilleurs délais (…) aux fins de remédier aux lacunes et insuffisances précitées ». Sauf que jusqu’à maintenant, ces textes réglementaires n’ont pas encore vu le jour et à une année de la fin du quinquennat du président de la République, le régime Rajaonarimampianina ne connaît toujours pas son opposition officielle, étant – par ailleurs – « une opposition parlementaire constituée par l’ensemble des partis politiques qui ne forment pas la majorité parlementaire », selon toujours la HCC dans son avis n°04-HCC/AV du 17 septembre 2017 relatif à une demande d’avis sur le cadre institutionnel d’exercice du statut de l’opposition. Toujours dans cette même optique, le parti MMM de Hajo Andrianainarivelo a, en janvier dernier, entamé toutes les démarches auprès de l’ORTM (Office de la Radio-Télévision de Madagascar) afin que cet article 23 connaisse une application concrète. Mais l’ORTM les a déboutées. Aujourd’hui, et surtout à l’aube du prochain débat démocratique qui devrait se tenir ce vendredi 7 juillet, un des responsables au sein des médias publics, joint au téléphone, s’avère ne pas en être au courant. Pourtant, toujours d’après l’article 23, ce débat démocratique « sera retransmis sur les chaînes de médias publiques ». Une fois de plus, la qualité des textes à Madagascar est fortement remise en question, la représentativité y est remise sur le tapis et l’Etat de droit n’est pas le bienvenu…A suivre.
Aina Bovel