
C’est dans la salle de conférences du ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique et professionnel (MENETP) que le Programme Alimentaire Mondial (PAM), le MENETP et le partenaire global du PAM Mastercard ont présenté le 25 juillet les résultats préliminaires de l’analyse coût-bénéfice des repas scolaires servis dans les cantines scolaires des écoles primaires publiques (EPP) malgaches.
Un premier bilan positif d’après les résultats de l’analyse menée par le bureau d’études international Mastercard, commanditée par le MENETP et le PAM. En effet, après une enquête sur terrain dans les régions Androy/Anôsy, il a été constaté que la présence d’une cantine scolaire favorise le maintien des élèves à l’école. Selon les rapports, le programme de cantines scolaires impacterait fortement sur l’assiduité et la longueur de l’apprentissage des élèves avec un gain de 35 jours par enfant par an. Mais ce n’est pas tout, une concentration plus accrue a été également observé chez les élèves fréquentant une EPP dotée d’une cantine. Comparés aux élèves des EPP sans cantines, ceux qui travaillent dans une école avec cantine affichent de meilleurs résultats aux examens nationaux, notamment le CEPE. Du côté des ménages et des communautés, ce programme est tout aussi bénéfique, puisqu’il permet aux producteurs locaux de jouir de plus de revenus et pour les ménages d’avoir davantage de ressources. Et ce ne sont là que les points positifs obtenus durant la vie scolaire de l’enfant car une fois dans la vie active, sa capacité de production est grandement renforcée grâce à un meilleur emploi et il demandera moins de soins en étant en bonne santé. Autant d’avantages pour l’économie du pays. Ainsi, 1 dollar investi dans le programme de cantine scolaire génère 6,1 dollars de PIB sur toute la durée de vie de l’enfant, c’est pourquoi « c’est un investissement rentable » selon le Directeur adjoint du PAM David Ryckembusch.
Le contenu du programme de cantine scolaire. Pour l’année de référence 2017/2018, ce sont 297300 élèves issus de 1093 écoles primaires publiques équipées d’une cantine scolaire, qui ont bénéficié de repas chauds servis 5 jours sur 5 mais aussi d’un déparasitage intestinal systématique pendant une année scolaire entière. La ration quotidienne offerte dans le cadre du programme est la suivante : 140g de riz, 30g de légumes, 10 g d’huile végétale, en plus de 0,4g de supplément en micronutriments. A noter que ces écoles sont localisées dans les zones à forte insécurité alimentaire, à savoir les quartiers vulnérables des zones urbaines et les trois régions du sud : Ambovombe, Tsihombe et Amboasary. Toujours pour cette même année de référence, le coût total de l’alimentation scolaire est de 25,5 dollars par enfant, soit 14,6 centimes par enfant par jour. C’est le PAM qui supporte 23,5 dollars de cette somme tandis que les 2 dollars complémentaires proviennent des communautés.
Pour la continuité du programme. Même si les résultats du programme d’alimentation scolaire sont encourageants, ce n’est pas encore suffisant, puisqu’actuellement, « 9 % des enfants malgaches seulement profitent de ce programme, c’est pour cette raison que je fais appel à tous les investisseurs et au gouvernement malgache pour la poursuite du programme. Rien ne coûte d’investir davantage dans ce programme de cantine scolaire» a déclaré la Secrétaire générale du MENETP, Aurélie Razafinjato. Pour sa part, le Directeur adjoint du PAM invite quant à lui tous les acteurs, partenaires techniques et financiers, à poursuivre ce programme « afin de donner les mêmes chances à tous les enfants du pays. Les résultats sont positifs mais beaucoup reste à faire » a-t-il annoncé devant une assistance reconnaissant de tout le travail déjà effectué par le Programme Alimentaire Mondial à Madagascar.
Différents représentants étaient présents lors de la présentation de ce résultat de l’analyse du programme de cantines scolaires. Dans l’assistance, outre l’équipe du PAM, du ministère de l’Education nationale et les journalistes, on a pu voir des responsables issus de différentes entités : de l’ONN, du ministère de l’Agriculture, du ministère des Finances, de l’UNICEF, de l’UNESCO et surtout les employés qui travaillent dans les diverses cantines scolaires. Avec une assistance aussi riche, on peut espérer que le message circulera assez vite auprès de tous les acteurs du développement de notre pays et surtout les personnes soucieuses de faire avancer l’éducation à Madagascar.
Anja RANDRIAMAHEFA