
Les Généraux nouvellement promus seront incessamment reçus par le président Hery Rajaonarimampianina pour la cérémonie de remise du drapeau.
Les décisions relatives à l’avancement d’échelon, l’avancement de grade et les nominations au sein des forces armées font toujours des heureux et des malheureux. Les dernières nominations de Généraux officialisées lors du Conseil des ministres extraordinaire de lundi dernier n’ont pas fait exception. Faut-il rappeler que 17 nouveaux généraux de Division et 38 nouveaux généraux de Brigade viennent d’être nommés au titre de l’année 2016, au sein de l’Armée et de la Gendarmerie nationale. Il convient toutefois de préciser que la nomination de Généraux relève d’une décision politique. Les textes régissant les nominations changent et évoluent selon les responsables en place et suivant le contexte politique qui prévaut dans le pays. Les officiers proches du précédent régime sont toujours les « victimes ». Si auparavant, les officiers ayant porté pendant deux ans le grade de colonel étaient proposables pour l’avancement au grade de Général de Brigade, l’année dernière, le port de grade a été modifié à 5 ans et 3 mois. Cette année, le port de grade a encore été élargi à 5 ans et 6 mois. Certainement, la Hiérarchie militaire prévoit de réduire le nombre de Généraux au niveau de la Gendarmerie et de l’Armée malagasy. Les Forces armées malgaches sont taxées d’être les spécialistes de la « Grande braderie » et/ou de la « Grande graderie ».
« Oubliés ». En tout cas, parmi les « oubliés » ou les « écartés » (c’est selon) de la dernière promotion de Généraux décidée lors du dernier conseil des ministres figurent, entre autres, les officiers pro-Rajoelina. Pour ne citer que le cas du Général Richard Ravalomanana, ancien Commandant de la Gendarmerie nationale (COMGN) du temps du régime transitoire qui a déjà été nommé Général de Division au mois de décembre 2012. Son nom figurait donc parmi les prétendants au grade de Général de Corps d’Armée. A noter que le Général Ravalomanana Richard a été élevé à la dignité de Grand Officier de l’Ordre National Malagasy le 9 décembre dernier. De nombreux généraux ayant porté le grade de Général de Division pendant plus de quatre ans ont également été oubliés. Pour ne citer que l’ancien Commandant de l’Académie militaire d’Antsirabe (ACMIL), le Général de Division Rakotonirina Léon Jean Richard et de l’ancien Adjoint du Général Béni Xavier Rasolofonirina à l’Etat-Major Général de l’Armée Malagasy, le Général de Division Razafimanantsoa Samuel Jean. Pour sa part, l’ancien Premier ministre, le Général Jean Ravelonarivo a également été écarté de cette grande promotion au niveau des hommes en treillis.
Affectation. Pour ce qui est de la promotion au grade de Général de Brigade, de nombreux colonels ayant servi aux côtés de l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina durant la période transitoire ont également été écartés. Parmi les officiers proposables au Général de Brigade 2 étoiles depuis l’année dernière, mais qui n’ont pas été nommés pour le moment, figurent entre autres, l’ancien Aide de Camp d’Andry Rajoelina, le Colonel Fidy Rafaliarison ; l’ancien Directeur des Opérations et des Secours auprès du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC), le Colonel Elack Olivier Andriankaja, l’ancien Chef de Corps de la Garde présidentielle durant la Transition, le Colonel Sondrota Lala, ainsi que l’ancien Directeur de la Force d’Intervention Spéciale et non moins Sénateur élu sous les couleurs du MAPAR, le Colonel Lylison René de Rolland. Ce dernier est actuellement activement recherché pour avoir lancé un appel à la ville morte à l’endroit de la population tananarivienne. Pour leur part, les Colonels Fidy et Elack ont été frappés d’une affectation disciplinaire, respectivement à Antsiranana et à Toliara. A l’allure où vont les choses actuellement, ces officiers pro-Rajoelina ne bénéficieront pas de promotion en grade durant ce premier mandat du régime HVM.
Vitesse grand « V ». Pourtant, les avancements de grade ont… avancé à une vitesse grand « V » pour les responsables actuels au niveau de l’Armée et de la Gendarmerie nationale. Un an de port de grade seulement. En quelques années, ils sont passés de « Général de Brigade » à « Général de Corps d’Armée ». Pour ne citer que l’exemple entre autres, de l’actuel ministre de la Défense nationale, le Général de Corps d’Armée Rasolofonirina Béni Xavier, le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, le Général Paza Didier Gérard, l’ancien ministre de la Défense nationale, le Général Dominique Rakotozafy, le ministre de l’Economie, le Général Herilanto Raveloharison, ainsi que le Secrétaire général auprès de la Présidence de la République, le Général Ralala Roger. A noter aussi la situation de certains directeurs nouvellement nommés au niveau du Ministère, qui remplissent les conditions pour être proposables au grade de Général de Corps d’Armée, mais qui n’ont pas figuré sur la liste, alors que certains d’entre eux vont partir à la retraite au mois de février prochain.
Davis R