Le monde de l’art et de la culture en deuil. Prosper Ralaiarimanana, pianiste et chanteur au sein du groupe Solika, fondateur de Ataum et de Ny Voamaintilany, a tiré sa révérence hier à l’âge de 71 ans.
Les yeux lourds de larmes, le cœur serré. C’est toujours avec beaucoup de tristesse que l’on apprend la disparition d’une personne, d’un être cher. Prosper Ralaiarimanana a tiré sa révérence hier, après avoir laissé un héritage immense à ses enfants, sa famille, et tous les artistes qui ont eu la chance d’avoir croisé son chemin. Un grand homme (malgré sa petite taille) s’en est allé. Musicien, enseignant, comédien, chef de chœur… Prosper Ralaiarimanana était tout. Ne mâchant pas ses mots pour dire les quatre vérités lorsqu’il s’agit de musique, puisque son âme de musicien ne pouvait pas mentir sur les notes. Rigoureux comme chef de chœur, il fallait chanter juste sinon améliorer encore et encore, pour trouver le ton idéal. Prosy a longtemps dirigé la chorale Hasin’ny Famonjena Amparibe. Artiste devant l’éternel, il a inculqué les règles de l’art à ceux qui voulaient en faire un métier. D’ailleurs, Prosper Ralaiarimanana était le fondateur de l’Association Théâtrale et Artistique des Universitaires de Madagascar (ATAUM). Il a également été parmi les fondateurs de Ny Voamaintilany, mais aussi de Solofo Lian-Kanto ou Solika, où il est resté l’un des piliers et le pianiste du groupe. La notion d’artiste, c’est dans ses veines, et il l’a transmise à toute sa famille, à toutes ces générations qui ont pris le meilleur de ses conseils. Narindra, sa fille cadette, a repris le flambeau et représente dignement la jeune génération dans le groupe Solika.
Prof d’Histo-Géo. Outre ses talents artistiques, Prosper Ralaiarimanana a également fait le bonheur de milliers d’élèves. Tout le monde se souvient de ce « prof d’histo-géo le plus cool », qui, baptisé de petits noms, ne faisait qu’en rire. Avec lui, le cliché de cette matière ennuyeuse partait en fumée. On rigole, on en parle, on essaie de comprendre. « 5 actus nationales et 5 actus internationales » disait-il en entrant en classe, en guise de devoir surveillé. Il fallait aller au-delà des simples leçons pour se cultiver. Il a enseigné les meilleurs, devenus aujourd’hui les bâtisseurs de leurs propres vies. La culture générale, maître mot pour cet enseignant qui a su jongler entre son métier de prof et sa passion pour le journalisme. Il a longtemps travaillé au sein du quotidien Midi Madagasikara avant de déménager vers La Gazette de la Grande Île.
Sa joie de vivre ne passait pas inaperçue. Sa gentillesse faisait du bien. Son humour rendait tout et n’importe quoi supportable. En ce jour de deuil, le groupe Midi Madagasikara adresse ses sincères condoléances à toute sa famille. « Lasa ilay bandy eeeeee » !!!
Anjara Rasoanaivo
