
Cette semaine, le Commandant de l’Emmofar Antananarivo, le Général Florens Rakotomahanina a déclaré que des individus préparent des actes de troubles pendant les festivités.
Le 6 octobre 1981, Anouar el Sadate est assassiné durant une parade militaire au Caire. Simulant une panne, un camion de transport de troupes s’était arrêté devant la tribune présidentielle. Un lieutenant et 3 autres conjurés devaient sortir du véhicule et tirer avec des fusils d’assaut sur le président égyptien en réaction à une vague d’arrestations et d’emprisonnements dans les rangs de l’opposition au régime. 35 ans après, bon nombre de dirigeants, surtout africains, ont toujours en mémoire le syndrome Sadate. Ayant assisté à plusieurs changements de régime anticonstitutionnels depuis l’indépendance en 1960, les dirigeants de la Grande Ile ne font pas exception à cette réalité historique. Ceci expliquant cela, une psychose d’attentat accentuée par les rumeurs de coup d’Etat et d’actes de déstabilisation de ces derniers temps, planera forcément sur le défilé militaire du 26 juin qui sera placé sous très haute surveillance, non seulement du côté des spectateurs où des agents de renseignements et des éléments des forces de l’ordre en civil seront infiltrés, mais aussi et surtout dans les rangs des forces armées (gendarmerie, police et armée) qui participeront à la revue. Les armes – toutes catégories confondues – feront l’objet d’un contrôle strict et préalable aux fins de vérifier si elles ne sont pas chargées. Autrement dit, les chargeurs des Kalachnikovs, des MAS 36 et autres armes à feu seront vides ou vidés. Même mesure de sécurité en ce qui concerne les canons des blindés. Vraisemblablement, seules les armes des gardes du corps des chefs d’Institution voire uniquement ceux du président de la République pourront être dotées de munitions. On croit savoir que cette décision a été prise par mesure de sécurité. A noter toutefois que cette pratique a toujours été courante depuis les précédents régimes. Cependant, cette année, le risque semble être plus élevé.
Menaces. En tout cas, ces menaces sont prises au sérieux non seulement dans les rangs des forces de l’ordre, mais aussi au niveau des simples citoyens qui craignent un attentat à la grenade comme ce qui s’est passé à Anosy lors de la cérémonie d’investiture du président Hery Rajaonarimampianina. Cette semaine, le Commandant de l’Emmofar Antananarivo, le Général Florens Rakotomahanina a déclaré que des individus préparent des actes de troubles lors des festivités organisées dans le cadre de la célébration du 26 juin. Selon ses dires, ces individus sont déjà identifiés et localisés. Pourtant, pour l’heure, aucune arrestation n’a eu lieu. La question est donc de savoir si l’Emmoreg attend que l’acte soit consommé avant d’agir. Quoi qu’il en soit, le défilé militaire du 26 juin prochain constituera un nouveau test de popularité pour le président Hery Rajaonarimampianina. L’année de son accession au pouvoir, le Chef de l’Etat a été hué par le public lors du défilé à Mahamasina. Bon nombre d’observateurs estiment que le même scandale risque de se répéter cette année. Interdits de s’exprimer et de manifester, les opposants vont certainement profiter de cette journée de commémoration pour exprimer leur mécontentement. Des gens pourraient être mobilisés pour siffler et huer le président Hery Rajaonarimampianina. De son côté, le régime pourrait également mobiliser ses partisans venant des périphéries pour brandir le drapeau national et pourquoi pas le drapeau du HVM. En tout cas, face aux risques, les responsables des forces de l’ordre ont promis de prendre les mesures nécessaires pour assurer la paix et la sécurité pendant la fête de l’indépendance.
Davis R