La campagne électorale a débuté sur les chapeaux de roue, lundi dernier. C’est du moins l’apparence donnée par certains candidats ayant multiplié les déplacements à l’extérieur de la Capitale. Le compte rendu de ces sauts de puce, effectués par les trois anciens présidents engagés dans la course à l’élection présidentielle, sont similaires et attestent d’un certain succès à chaque meeting. Les titres des articles qui leur sont consacrés dans les médias donnent l’impression qu’ils n’ont aucune crainte à avoir lors du premier tour, le 7 novembre prochain. La débauche de moyens utilisés à cette occasion laisse perplexes les citoyens qui s’interrogent sur la provenance des fonds dont disposent ces prétendants à la magistrature suprême. En tout cas, cela leur permet de marquer leur présence sur tous les supports médiatiques malgaches. Le processus électoral donne l’apparence d’être bien engagé, mais il est en butte à certaines difficultés. Les contestations d’un collectif de 22 candidats viennent gêner le bel ordonnancement mis en place par la CENI. L’imperfection des listes électorales et la composition de la DCC et de la CENI sont les principaux griefs de ces opposants. Ces derniers sont décidés à manifester publiquement leur position et ne cachent pas leur intention de s’opposer à la tenue de cette élection présidentielle. Tout ne va donc pas pour le mieux en ce moment et il serait difficile de ne pas parler du manque de sérénité accompagnant le processus électoral.
Sur le plan international, ce sont les immenses dégâts provoqués par les caprices de la nature dans l’hémisphère nord qui ont marqué cette semaine. La saison des cyclones n’est pas terminée et les ouragans n’ont jamais été aussi violents que cette année. Michaël a frappé la Floride et a entraîné l’évacuation de milliers de personnes. Les pluies diluviennes ont provoqué de graves inondations. Le bilan est lourd. Les dégâts sont importants et on compte jusqu’à présent six morts. Le phénomène climatique touche aussi l’Europe où de fortes précipitations sont tombées. L’ouest de la France n’a pas été épargné et de nombreuses habitations ont été endommagées.
C’est sans surprise que Jair Bolsonaro, le candidat de l’extrême droite, est arrivé largement en tête au premier tour de l’élection présidentielle brésilienne. Les 46% de voix récoltées le placent largement favori au deuxième tour. Mais son adversaire, Fernando Haddad, espère constituer un front républicain pour stopper le « Trump » brésilien. Les électeurs ont voté pour ce dernier à cause des affaires de corruption qui ont émaillé le mandat de l’ex-président Lula.
Après Madagascar, c’est l’Arménie qui a accueilli le sommet de la Francophonie. Ce XVIIe sommet, qui s’est tenu les 11 et 12 octobre à Erevan, a vu le remplacement de la Canadienne Michaëlle Jean par la Rwandaise Mushikiwbo au secrétariat général de la Francophonie.
Le processus électoral se déroule vaille que vaille. Le lancement officiel de la campagne électorale s’est effectué normalement. Il n’y a eu que quelques incidents mineurs. La perturbation par des trublions des meetings du candidat Hery Rajaonarimampianina n’a pas eu de graves conséquences. Le mouvement de contestation organisé par le collectif des 22 candidats est, quant à lui, à surveiller de près. On peut donc dire que la machine électorale pourra connaître quelques ratés dans les jours, voire dans les semaines à venir.
Patrice RABE