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lundi, mai 20, 2024
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Musique : Raouto de Kintana Ampefiloha, en prince du hit-parade

Antsa Landry Rakotorasaona adoucit les mœurs des quartiers les plus difficiles et oubliés d’Antananarivo et d’ailleurs. Raouto, pour la scène, est le phénomène actuel de la variété malgache, jeune, humble et de l’époque où les Tananariviens croyaient encore au système public.

Discret en ces temps où l’image, chez un chanteur, devrait être aussi bavarde que sa musique, Raouto est pourtant un phénomène des profondeurs des « ghettos » tananariviens. C’est sans vouloir stigmatiser, dans les quartiers ultra populaires à la sécurité précaire comme Antanjombe, Anosizato Est II, Ambavahady Tokana… De ces quartiers caricaturés à la population jugée utile que les jours de propagande avec ces ribambelles de goodies à l’effigie des candidats et ces petits cadeaux en numéraires. Là où les autres stars de sa génération seraient presque prises pour des maniérés. Antsa Landry Rakotorasaona, dans le civil, est né en 1991 à l’actuel centre hospitalier universitaire Anosy, d’une famille paternelle réputée être « intellect », installée dans la cité Ampefiloha secteur Kintana vers les années 60–70. Un de ses oncles était un crack des mathématiques. Son défunt père, « Zokibe Parson » était un rassembleur, légende du voisinage. Projet de la République, ce quartier destiné à installer les fonctionnaires, la classe moyenne et plus, est le trait d’union entre les bas et les quartiers huppés, en hauteur de la capitale.

Avec ses deux grands frères et sa grande sœur, il y passe une partie de son enfance. « La musique m’est venue comme ça », se rappelle-t-il. Déjà en classe de sixième, en 2002, sur les bancs du CEG Antanimbarin’Andriana, il griffonnait ses premières rimes. « En l’absence des professeurs », il va de soi, précise Raouto. Entre 1960 et 2000, presque tous les gosses du secteur Kintana suivaient l’enseignement public. Si le primaire se passait à Antanimbarin’Andriana, le secondaire était généralement au lycée Ampefiloha, sinon celui d’Analakely, de Faravohitra ou d’Andohalo. Plus tard, ses parents l’envoient à Ambalavao Tsienimparihy. En 2004, il fait sa première séance en studio. Il fait son effet. Il a trouvé sa vocation : la musique. De retour dans la ville des Mille après des années à Fianarantsoa, il ouvre son propre studio dans une petite chambre de la maison familiale de son enfance. Sa notoriété s’est d’abord forgée en tant que beatmaker. Les chanteurs en pleine lancée des quartiers environnants, comme Andavamamba, Andranomanalina, 67ha, Isotry… entendent parler de ce jeune gars à l’oreille et au toucher musicaux innovants. Même ses potes de son quartier d’enfance ont été pris au dépourvu quand Raouto, en tant que chanteur, a commencé à signer succès sur succès dans le hit-parade.

« Nous allons maintenant nous tourner vers la musique sur scène, jouée avec des musiciens, pour sortir du play-back. C’est une question d’ambiance, au final sur une même scène, les artistes avec des musiciens sont plus capables de mettre le feu que ceux sans musiciens », soutient-il. Un défi en soi pour les artistes de sa génération. Relevé, cela en deviendra un cachet professionnel indéniable. Au lieu d’être une voiture générationnelle, Raouto veut se transformer en une véritable écurie sur le temps long. Peu osent le faire. « Aujourd’hui, j’habite à Ambatoroka », reprend celui qui a été vraiment révélé grâce au titre « Boto mitomany ». Et Antsa Landry Rakotorasaona de conclure. « Pas de projets précis pour le moment, sauf sortir des nouvelles chansons. Pour le futur, on avisera au fur et à mesure ».    

Maminirina Rado

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