Si les lingots d’or ne sont pas rapatriés au pays, c’est que les ministres auront échoué, selon le président de la République.
Trois mois après l’éclatement de l’affaire de l’exportation illicite des 73,5 kg d’or en Afrique du Sud, cette dernière n’est toujours pas close. La justice sud-africaine n’a pas encore rendu son verdict final sur cette affaire qui a fait scandale à Madagascar, lieu de départ des lingots. Ils ont été exportés en bravant les réglementations en vigueur, et ont atterri à Johannesburg le 31 décembre 2020. Les autorités ont raté les transactions et découvrent l’affaire dans la presse début janvier 2021. Depuis, le gouvernement malgache tente d’appréhender les trafiquants et se mobilise dans cette direction. En effet, « toutes les personnes impliquées dans cette affaire doivent être punies par la loi », a martelé le président de la République, lors de l’émission spéciale télévisée du samedi 20 mars dernier.
Prérogatives. Le ton est donné par le chef de l’Etat. Ce dernier s’implique aux côtés de ses ministres. Il se met en première ligne, et tente de rassurer l’opinion, et affirme que l’Etat se procure de toutes ses prérogatives pour élucider le dossier. Pour Andry Rajoelina, « si ces lingots d’or ne sont pas rapatriés dans le pays, c’est que les ministres responsables auront échoué » a-t-il déclaré lors de son émission spéciale. Il a donc mis ses ministres en ordre de bataille pour atteindre les objectifs. « J’ai donné instruction à chaque ministre concerné de suivre de près le dossier », poursuit-il.
Déclaration. « Ce serait également un échec pour l’Etat malgache », a annoncé le président de la République, si le gouvernement ne parvient pas à ses fins dans cette affaire. Le cap est déjà fixé : rapatrier les lingots d’or et juger au pays les trafiquants. En effet, face à ces déclarations de Andry Rajoelina, la pression repose sur les épaules des ministres, notamment celui de l’Economie et des Finances, des Affaires Etrangères, des Mines et des Ressources Stratégiques ainsi que le ministre de la Justice pour obtenir gain de cause auprès des autorités sud-africaines.
Stand by. Ces ministres n’auront donc pas le droit à l’erreur dans cette affaire au risque de mettre en jeu la crédibilité du régime. La situation actuelle du dossier laisse en stand by les requêtes du gouvernement malgache sur le rapatriement des lingots et l’extradition des trafiquants, qui attendent une décision de la part de la justice sud-africaine. Néanmoins, le président de la République a reconnu que ses ministres « font tout leur possible actuellement pour suivre cette affaire de plus près ».
Devises. Au-delà de cette affaire qui fait scandale, le président de la République a également soulevé, le samedi 20 mars dernier, que les opérateurs de la filière or évitent souvent de rapatrier les devises générées par les activités d’exportation du métal précieux. Il a, en effet, promis d’agir pour redresser cette situation. Et, une fois de plus, les compétences du ministère de l’Economie et des Finances entreront en jeu sur ce volet.
Rija R.