- Publicité -
AccueilPolitiqueRapport d’Amnesty International : « Utilisation excessive des forces de l’ordre à...

Rapport d’Amnesty International : « Utilisation excessive des forces de l’ordre à Madagascar »

L’arrestation musclée du leader du mouvement des étudiants, Jean Pierre Randrianamboarina a été cité comme exemple.

« Les droits humains sont en danger ». C’est ce que rapporte Amnesty International dans son « Rapport 2015/2016 » publié mercredi dernier. Cette organisation mondiale indépendante regroupant les personnes qui luttent pour la défense des droits fondamentaux dénonce entre autres, des violations graves des droits économiques, sociaux, civils et politiques dans de nombreux pays. Pour ce qui est du cas de Madagascar, la situation sur les droits humains n’a connue aucune évolution en deux ans de pouvoir du régime Rajaonarimampianina. Apparemment très bien informé des réalités malgaches, Amnesty International dénonce entre autres, « les exécutions extrajudiciaires commises par les forces de sécurité dans le contexte de la lutte contre les vols de bétail dans le Sud, avec une impunité quasi-totale, ainsi que le harcèlement et les actes d’intimidation perpétrés à l’encontre des journalistes, des étudiants et des militants écologistes ». Dans son rapport annuel, cette organisation met en exergue l’instabilité politique qui persiste. Une situation qui constitue une menace contre la réconciliation nationale et le développement économique. Le vote de la motion de déchéance du président de la République a particulièrement été cité à titre d’exemple. « Le 26 mai, lors d’un vote à l’Assemblée nationale, une écrasante majorité de députés se sont prononcés en faveur de la destitution du président Hery Rajaonarimampianina. Celui-ci a contesté la légitimité du vote et en a rejeté le résultat. Le 13 juin, la Haute Cour Constitutionnelle a rendu un arrêt favorable au président ». Une manière indirecte pour Amnesty International de pointer du doigt les dysfonctionnement au niveau de notre système. Le taux élevé de pauvreté touchant la plus grande partie de la population, l’épidémie de peste au mois d’août ayant fait au moins 10 victimes et les inondations survenues entre janvier et mars qui ont fait au moins 19 morts et des dizaines de milliers de déplacés ont également été mis à l’avant.

Arrestation musclée. Dans un paragraphe réservé à la Police et aux forces de sécurité, Amnesty International dénonce les recours excessifs à la force. Avant de citer notamment l’arrestation musclée du leader du mouvement des étudiants, Jean Pierre Randrianamboarina qui a été passé à tabac par des gendarmes le 31 août. Déclaré coupable d’incitation à des troubles à l’ordre public et au renversement du régime, il a été condamné à six mois avec sursis au mois de septembre. L’utilisation abusive de la force durant l’ « Opération Fahalemana 2015 » a également été mise à l’avant. D’après le rapport, « plusieurs personnes soupçonnées de vols de bétail ont été exécutées de manière extrajudiciaire par l’Armée. Des habitants ont été blessés et d’autres ont été tués. Aucune enquête n’a été ouverte sur ses homicides et personne n’a été amené à rendre des comptes ». Comme argument, Amnesty International cite notamment l’affrontement du 26 août qui s’est produit à Ankazoabo Sud et qui s’est soldé par la mort de 8 militaires et de 15 présumés voleurs de bétails. Selon le rapport, des témoins auraient déclaré que « les Forces de sécurité de l’Etat s’étaient livrées à des attaques aveugles contre des villageois soupçonnés de voler du bétail ». Au mois de septembre, 18 personnes dont un policier, trois villageois et 14 voleurs présumés de bétail ont été tués au cours de heurts violents dans la Commune d’Ivahona. Des témoins auraient déclaré que « plus tard, des militaires ont sommairement exécuté des suspects ». Par ailleurs, les mêmes faits se seraient produits le 2 septembre dans le village de Tsarazaza Maevatanana où trois personnes auraient été victimes d’exécution extrajudiciaire commise par les forces de sécurité.

Liberté d’expression. En ce qui concerne le non-respect de la liberté d’expression, Amnesty International met en avant le cas d’Armand Marozafy, un militant écologiste condamné le 22 mai à six mois d’emprisonnement et d’une amende de 12 millions d’Ariary après avoir dénoncé à travers les réseaux sociaux, des cas d’exploitation illicite des bois de rose. Si l’on se réfère à ce rapport 2015/2016 d’Amnesty International, il reste encore un long chemin à faire en ce qui concerne la lutte pour le respect des droits humains.

Davis R

- Publicité -
- Publicité -
Suivez nous
355,680FansAimer
2,515AbonnésSuivre
Articles qui pourraient vous intéresser

2 COMMENTAIRES

LAISSER UNE RÉPONSE

Veuillez saisir votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici