En procédant à une série d’inaugurations dans le sud de la grande île, le président de la République répond à sa façon aux critiques qui ont fusé de toutes parts, ces derniers temps. Le silence observé durant cette période porte à penser qu’il préférait laisser passer l’orage, mais apparemment, les remarques de ses détracteurs ne l’ont pas laissé de marbre et c’est en montrant certaines réalisations de son régime qu’il a voulu s’inscrire en faux contre les allégations de ses opposants le taxant d’immobilisme et d’inefficacité.
Recours aux vieilles pratiques
Les régimes passent, mais les habitudes restent. Pour essayer de dissiper le malaise qui s’est installé dans le pays, le président de la République a décidé de vanter les réalisations du régime. Peu importe leur ampleur, comme ses prédécesseurs, il ne s’est pas privé de louer leur importance pour le développement du pays. Cela lui a surtout permis de lancer des piques à ceux qui colportent toutes sortes de rumeur pour salir le régime. Mais le plus important est certainement cet appel à l’unité et à la solidarité adressé à la population pour donner une image apaisée du pays aux bailleurs de fonds. Il a pu également rassurer les partenaires financiers internationaux qui ont eu l’occasion de constater la bonne utilisation des crédits fournis. En s’éloignant de la capitale pour se rendre dans les faritany, le chef de l’Etat a voulu quitter le climat politique plutôt lourd qui y règne. Il a fait preuve d’une certaine distanciation vis-à-vis d’une situation qui lui échappait. Le procédé n’a peut-être pas totalement réussi à dissiper le malaise ambiant. Mais gageons qu’il ne se privera pas d’y recourir si le besoin s’en fait de nouveau sentir. La presse a été partagée, les titres rendant compte de ce déplacement du chef de l’Etat différemment selon la sensibilité de chacun. Les organes officiels ont parfaitement joué leur rôle en mettant en avant les déclarations apaisantes du chef de l’Etat. Les journaux d’opposition ne se sont pas privés de noircir le tableau dressé par ce dernier. L’apaisement n’est pas encore de mise.
Patrice RABE