Ce n’est plus un secret pour personne, la communication numérique est un outil efficace de lutte contre toute forme de crises. Celle du Coronavirus n’échappe pas à cette réalité où les personnes communiquent constamment entre elles, que ce soit dans le cadre familial ou dans le milieu professionnel.
L’outil par excellence utilisé dans ce contexte est bien évidemment le Smartphone devenu plus que jamais, un produit de consommation courante. Malheureusement dans les pays pauvres notamment, en Afrique, le téléphone mobile demeure encore un produit difficilement accessible pour le grand nombre.
Coût excessif
Des recherches menées dans des pays comme la Tanzanie et l’Inde ont révélé que les personnes extrêmement pauvres – celles qui gagnent moins de 2 $ par jour – devraient dépenser 16 % de leur revenu annuel, simplement pour acheter un téléphone intelligent à prix moyen. En somme, et c’est aussi le cas à Madagascar, le coût excessif des téléphones portables est devenu un obstacle à l’utilisation de l’Internet mobile. Et pourtant, la pandémie de COVID-19 réitère plus que jamais l’importance de la connectivité dans le monde moderne. Comme il est devenu plus compliqué de communiquer directement, l’utilisation des TIC s’est avérée encore plus critique pour la diffusion de l’information par le gouvernement, les experts et les médias. La clé de la communication numérique est le téléphone, notamment le Smartphone qui permet à tout un chacun de rester en contact avec leurs amis et familles, de recevoir des informations importantes et de s’éduquer pendant ces moments difficiles. Les Smartphones restent encore plus cruciaux lorsque l’épidémie est maîtrisée. Cependant, les fabricants d’appareils ne peuvent pas offrir des téléphones à un prix abordable parce qu’ils ont leurs propres coûts à gérer.
Dispositif
Raison pour laquelle, les acteurs de la technologie numérique revendiquent plus que jamais la mise en œuvre d’un dispositif qui permet de réduire les coûts des outils de communication numérique en général, et du Smartphone en particulier. Une des raisons pour lesquelles les Smartphones sont si chers dans la Grande Île, et en Afrique en général, et qu’ils sont assujettis à des impôts élevés. En fait, les taxes à l’importation et les droits de douane peuvent atteindre jusqu’à 50 % du coût total de l’appareil dans certains pays africains. Ceci s’explique en partie par les coûts élevés du transport des appareils, en particulier vers les marchés émergents. De plus, l’entreposage et la gestion des stocks entraînent tous des coûts supplémentaires importants. « Réduire les coûts fiscaux pourrait être de ne pas considérer les Smartphones comme des articles de luxe », reconnaissent les opérateurs en arguant que « les Smartphones sont devenus plus qu’un luxe – ils sont maintenant des sources cruciales d’information et de connectivité et leur absence constitue un obstacle important à la prospérité économique ». Charley Lewis, expert en TIC, a déclaré à Mybroadband que l’utilisation des Smartphones est importante pour les consommateurs, car ceux qui n’ont pas ces appareils sont privés de l’accès à une grande partie de l’Internet et de ses avantages – comme certaines applications de grande utilité. « Si les prix des Smartphones de gamme peuvent être maintenus à un bas niveau, s’ils peuvent être inclus dans les forfaits de paiement à l’utilisation, et si les prix des données sont sur le point de baisser, je ne vois aucune raison pour laquelle il ne devrait pas y avoir une augmentation de la demande de téléphones intelligents », a déclaré M. Lewis. Bref, si les tarifs de luxe ne seront plus appliqués sur les Smartphones, il serait possible de réduire considérablement leurs prix et de les rendre ainsi plus accessibles à un plus grand nombre de citoyens africains et malgaches. Une option qui serait particulièrement bénéfique pour le développement et la distribution de Smartphones fabriqués localement – offrant des opportunités importantes pour la croissance économique.
R.Edmond