C’est une véritable tempête qu’a soulevé le projet de code de communication adopté par le Sénat dans le monde de la presse. Le tollé suscité par le maintien de ce fameux article 20, qui est associé à la loi sur la cybercriminalité, va mettre le pouvoir dans l’embarras car c’est toute la profession qui se sent concernée. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une réaction corporatiste puisque les patrons des principaux organes de la place mêlent leurs voix à celles des journalistes. Dans le contexte actuel, il s’agit d’une véritable épée de Damoclès suspendue sur la tête du régime. Ce nouveau problème s’ajoute aux autres affaires qui ont éclaté ces derniers temps. Néanmoins, le chef de l’Etat interrogé lors de cérémonies qu’il a présidées ces derniers jours ne semblait nullement inquiet des possibles réactions suscitées par cette adoption du code de la communication. En fait, ce dernier semble être porté par une vague euphorique après le satisfecit délivré par le président de la mission du FMI venu récemment dans la Grande île, faisant miroiter le déblocage de crédits. Pour couronner le tout, l’annonce de la prochaine sortie de l’annexe B de la compagnie aérienne nationale vient redorer un blason passablement terni par le manque de résultat visible d’une politique menée de manière courageuse. Le pouvoir peut maintenant raisonnablement penser avoir passé un mauvais cap et avancer ses arguments face aux multiples critiques qui lui sont adressées.
Sur le plan international, c’est l’enthousiasme délirant des passionnés du ballon rond dominant une actualité qui n’est pourtant pas très rose. L’Euro 2016 se déroule cependant dans un contexte plutôt agité. Les violences des « hooligans » russes, anglais ou polonais ont passablement terni cette compétition qui est d’un niveau très élevé, mais sur les différents terrains, le beau jeu reste roi et les matches tiennent en haleine des spectateurs qui vibrent pour leur équipe. Les qualifiés pour les huitièmes de finale vont être connus au début de la semaine prochaine et nous réservent de belles parties de football en perspective. Le monde continue cependant de tourner et des événements dramatiques ont lieu sur différents lieux du globe.
Incidents sanglants aux USA, en France et en Angleterre. Cette semaine fut celle des meurtres incompréhensibles pour le commun des mortels. Elle a commencé par cette fusillade dans une boîte de nuit pour homosexuels à Orlando aux Etats-Unis. Ce fut un véritable carnage puisque 49 personnes y ont laissé leur vie, sans compter les nombreux blessés. L’émotion a été vive dans le pays et ce drame dicté par la haine des « gays » dépasse l’entendement. Deux jours après, l’assassinat d’un commandant de police et de sa compagne, elle-même fonctionnaire dans le même commissariat dans les Yvelines par un homme se réclamant de DAECH a profondément choqué les Français. Un hommage vibrant a été rendu par le président François Hollande lors d’une cérémonie émouvante. La série macabre s’est terminée jeudi par le meurtre de la députée travailliste Jo Cox par un déséquilibré. La jeune femme qui était une fervente partisane du « non » à la sortie du Royaume-Uni de l’Europe a été victime de l’atmosphère passionnée qui régnait pendant la campagne électorale. Toute la classe politique britannique a été unanime dans son éloge de cette parlementaire qui est l’une des figures les plus brillantes du parti travailliste.
Le ciel s’est subitement éclairci pour le régime du président Hery Rajaonarimampianina. Il peut maintenant manifester son optimisme et dire que ses efforts ont payé. Il doit cependant avoir le triomphe modeste car de nombreux obstacles se dressent sur son chemin. Néanmoins, il peut dire qu’il commence à avoir la tête hors de l’eau.
Patrice RABE