
(source : Dr Mahatante Tsimanaoraty Paubert)
La situation est assez critique à Ambovombe d’après le directeur de l’Alimentation en eau dans le Sud ou AES. L’eau se raréfie à vue d’œil et la solution pérenne semble être encore loin.
« Nous rencontrons actuellement une situation assez critique en ce qui concerne l’approvisionnement en eau dans le district d’Ambovombe ». Ce sont là les propos du directeur de l’Alimentation en Eau dans le Sud ou AES, branche Ambovombe joint au téléphone hier pour faire l’état de la situation qui prévaut à Ambovombe. Ladite situation déplorée par la population qui commence à être plus que fatiguée d’une problématique qui perdure. L’eau se ferait raréfiée depuis quelques semaines pour ne pas dire quelques mois. Une pénurie causée par « l’insuffisance de précipitation » d’après l’explication du directeur de l’AES. Avant de noter que « l’approvisionnement en eau dans le district d’Ambovombe tire ses sources de puits de forage. Les puits en question étant tributaires des précipitations, le manque de précipitations a entraîné leur rapide tarissement. Ce qui a causé la raréfaction de l’eau avec le temps » si l’on s’en tient toujours aux explications du premier responsable de l’AES. D’un autre côté, la situation actuelle n’étonnerait personne dans l’Androy, car, « elle n’est ni plus ni moins que l’effet de la troisième saison climatique de cette partie du pays qui correspond à la Faosa ». Une saison particulière de l’Androy qui se caractériserait par un climat venteux et sec, et qui durerait trois mois à compter du mois de juillet.
Conséquences. L’une des conséquences de la pénurie en eau dans le district d’Ambovombe est la hausse du prix du litre. « Le bidon de 20 litres s’achète à 250 Ariary en plein centre d’Ambovombe », rapporte dans une publication sur son compte facebook officiel, le docteur Mahatante Tsimanaoraty Paubert, océanographe auprès de l’Institut Halieutique et des Sciences Marines de l’université de Toliara. Le bidon de 20 litre peut également monter jusqu’à 2.000 Ariary dans les communes éloignées d’Ambovombe selon toujours les explications du Pr Mahatante Tsimanaoraty Paubert. Un fait soulevé par le professeur également, ce sont les impacts de la situation dans la lutte contre le covid-19. « Pour lutter contre le covid-19, comment va-t-on encourager les gens à se laver régulièrement les mains si l’eau coûte si chère, sans parler des autres impacts de la crise ? », s’est demandé le docteur Mahatante Tsimanaoraty Paubert. Il serait en effet difficile de mener les campagnes de sensibilisation aux mesures de lutte contre le covid-19 dans une telle situation.
Pistes. L’interview téléphonique avec le directeur de l’Alimentation en Eau dans le Sud, branche Ambovombe, hier, a également permis de savoir qu’une « solution provisoire a été mise en œuvre grâce à une collaboration avec le ministère de tutelle. On a mis en place une nouvelle station de forage pour permettre de ravitailler en eau le district d’Ambovombe et ses communes environnantes », a lancé le directeur de l’AES, Ambovombe. L’opérationnalisation de la station en question devrait dépendre toutefois de la dotation en matériels du site si l’on se fie toujours aux explications du responsable auprès de l’AES Ambovombe. Ce qui n’aurait pas encore été effectué jusqu’ici. D’autres solutions s’offriront au grand sud pour résoudre une bonne fois pour toute la problématique d’approvisionnement en eau. Les puits seraient pratiques à moyen terme, du moins jusqu’à ce que les nappes phréatiques se tarissent. L’une des solutions durables consisterait à acheminer l’eau de différentes sources via des pipelines. Des solutions comme charrier l’eau de Beampingaratse vers Ambovombe par la force gravitaire, ou encore mettre en place des lacs artificiels dans l’Androy, ont été avancées par le Docteur Mahatante Tsimanaoraty Paubert. La problématique de l’eau dans l’Androy ne date pas d’hier. Des solutions ont été avancées par les fils et filles de la région mais, elles ne semblent pas parvenir jusqu’aux décideurs du pays.
José Belalahy