Le mois du ramadan commence ce jour. Pour deux années consécutives, les Mahométans célébreront le mois saint dans un contexte exceptionnel. L’année dernière, ils étaient confinés car le gouvernement avait fermé les mosquées et leur avait interdit la prière du soir. Certains croyants ne bénéficient pas d’aides financières. Alors, bon nombre de musulmans ont sollicité l’aide venant du gouvernement malgache.
Cette année, la région Diana en particulier n’est pas confinée, mais la population locale est extrêmement affaiblie. Sa santé économique ne cesse de dégringoler et elle est faible psychologiquement. A Ambilobe, par exemple, la situation est critique, l’atmosphère du ramadan n’est plus comme il était, il y a cinq ans passés. La pandémie a obligé des grandes personnalités musulmanes de la région à réduire le nombre des personnes qui vont dans leurs « manoirs » pour l’Iftar, le repas du soir. Cette réduction est à la fois le respect des gestes barrières mais aussi, sous un autre angle, la diminution des dépenses effectuées durant le mois saint. Car ces derniers temps, la pandémie n’a pas seulement affaibli les malades mais elle a engendré une crise économique. Si, autrefois, des familles musulmanes se rendaient au marché pour faire le plein de provisions et acheter des produits de première nécessité; actuellement, elles n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs maisons.
En ce qui concerne les rites religieux, jusqu’ici l’Etat n’a pas fermé les mosquées. Cependant, les croyants doivent respecter les gestes barrières afin de casser la chaîne de transmission de la Covid-19. Et pour éviter cela, certains ont décidé de prier chez eux. « Pour ce qui est du quotidien, je pense que nous devons toujours respecter les mesures préventives. Bref, on vivra un ramadan très difficile comme celui de l’année dernière car il y a déjà le manque de nourriture, mais ce qui est grave dans tout cela est sur le plan moral, les musulmans sont crispés pour la deuxième fois. Bref, nous devons nous adapter à cette situation exceptionnelle », a expliqué Bakar.
Comme l’année dernière, bon nombre de musulmans disent que « L’Etat doit renforcer le ravitaillement des musulmans malgaches, il doit s’impliquer davantage dans le quotidien des concitoyens ». Une opportunité pour les petites associations et les hauts dignitaires politiques de séduire le cœur de la communauté musulmane !
Iss Heridiny