
Contrairement au président de la République, la communauté internationale veut les Régionales et les Provinciales cette année.
Jean Ravelonarivo, quand il était encore premier ministre, a annoncé à l’issue du troisième dialogue politique avec l’Union européenne, qui s’est tenue en février 2016 à la Résidence de l’ambassadeur de la Grande Bretagne à Alarobia, que les élections régionales allait être organisées au mois de juin de cette année. « Ces élections seront financées par nos propres ressources. On n’a pas besoin de l’aide des bailleurs de fonds », a déclaré Jean Ravelonarivo. Cette déclaration du chef de l’Administration a déclenché le processus de préparation du coté de la CENI. Un mois après cette déclaration, le président de la République a convoqué à Iavoloha les membres de la Commission électorale. Une occasion pour le chef de l’Etat d’ordonner l’arrêt des préparatifs en ayant fait savoir aux commissaires électoraux que les Régionales et les Provinciales n’auront pas lieu cette année 2016.
Conditionnalités. Il y a une semaine, dans le cadre de la préparation de la Loi de Finances Rectificative 2016 qui va être présentée au parlement avant la clôture de la session en cours, le ministère des Finances et du Budget a demandé à la CENI d’établir une prévision de dépenses pour la tenue des élections régionales et provinciales. D’après un commissaire électoral, le ministère des Finances et du Budget a fait savoir que l’organisation cette année des Régionales et des Provinciales figure parmi les exigences ou les conditionnalités de la communauté internationale. Des indiscrétions ont permis de savoir que si ces deux élections auront lieu le même jour, il faudra trouver environ 3 milliards d’ariary pour leur organisation, c’est-à-dire un peu plus que le budget nécessaire à la tenue des dernières Sénatoriales. Par contre, si le gouvernement et la CENI adoptent deux calendriers différents pour les deux élections, ces dépenses seront doublées.
Suffrages universels indirects. Outre ce côté technique de ces élections, des critiques commencent à se faire entendre quant à la manière dont les chefs de région et les conseillers régionaux d’une part, et les chefs de province et les conseillers provinciaux d’autre part, seront élus. La Constitution de la Quatrième République se contente de prévoir que ces derniers seront élus aux suffrages universels. C’est à la Loi sur la décentralisation de préciser que ces membres des organes exécutifs des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) seront élus aux suffrages universels indirects. On n’attend donc que le décret qui va déterminer les grands électeurs qui vont élire les chefs de région et les chefs de province. Pour les Sénatoriales, le collège des grands électeurs était composé des maires et des conseillers communaux. Pour les Régionales et les Provinciales, les députés et les sénateurs pourraient en faire partie. En tout cas, un chef de l’Exécutif d’un « Vondrom-bahoaka Itsinjaram-pahefana » (Collectivité Territoriale Décentralisée) élu par de grands électeurs n’est pas démocratiquement correct, car le « Vahoaka » n’a pas ses mots à dire.
R. Eugène