L’échec des ministres coachs lors des élections communales figure parmi les critères pris en compte lors du prochain changement de gouvernement.
Un remaniement gouvernemental est incontournable. De sources proches d’Ambohitsorohitra, cette échéance aura lieu juste après la proclamation des résultats officiels des élections communales. Depuis quelques semaines, des consultations dans ce sens ont lieu, parallèlement aux pourparlers au niveau de l’Assemblée nationale en vue de la mise en œuvre du Mémorandum pour la stabilité. D’ailleurs, d’après les informations, plusieurs parlementaires ont accepté de soutenir ce mémorandum, en contrepartie d’une place au sein du futur gouvernement. A l’exemple des députés Kathy et Toto Lydia qui viseraient des postes ministériels. En tout cas, plusieurs ministres sont sur la sellette. Mis à part les résultats affichés au niveau de chaque département ministériel par rapport notamment au « Paikady Natao Dinikasa », l’efficacité ou l’inefficacité (c’est selon) de chaque membre du gouvernement dans le domaine de la politique figure également parmi les critères à retenir. Le président Hery Rajaonarimampianina prendra certainement en considération les résultats obtenus par les ministres coachs lors des dernières élections communales.
« Seza ». Malgré les efforts fournis par la plupart des ministres HVM qui font tout pour s’afficher publiquement aux côtés du président de la République, ne serait-ce que pour être vu et considéré par les observateurs comme étant un homme ou une femme de confiance du président, bon nombre des leaders du parti au pouvoir risquent d’être éjectés de leur « seza » lors du prochain remaniement gouvernemental qui aura lieu d’ici à un mois au plus tard. L’on peut recenser entre autres, huit membres du gouvernement pro-HVM en mauvaise posture. C’est le cas notamment du ministre d’Etat chargé des Projets présidentiels, de l’Aménagement du territoire et des Equipements et non moins président national du parti HVM, Rivo Rakotovao qui n’a pas réussi à s’imposer dans sa région natale. Dans l’Alaotra Mangoro, le candidat du parti au pouvoir a été écrasé par celui du Tiako i Madagasikara. D’ailleurs, bon nombre d’observateurs reprochent aussi à Rivo Rakotovao, considéré comme le bras droit du numéro Un d’Iavoloha, d’être le responsable de tous les échecs du régime actuel, notamment sur le plan politique, économique et social. Le ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie, Ulrich Andriantiana, considéré comme le premier responsable des problèmes actuels au niveau de la Compagnie Air Madagascar est également en mauvaise posture. Le Trésorier adjoint du HVM est accusé d’être « incompétent » par rapport à l’échec de ce parti dans la Région Diana où il a été le ministre coach lors des dernières communales. Certes, le candidat du HVM a été élu à Nosy-Be, toutefois, c’est Antsiranana qui est le Chef lieu de Région.
Lourde défaite. De son côté, le ministre de la Pêche, Ahmad pourrait également être mis sur la touche. Le ministre coach du parti au pouvoir de la Région Boeny a connu une lourde défaite à Mahajanga, puisque son candidat a été écrasé par le porte-fanion du MAPAR, Mokhtar Andriatomanga. Les mêmes reproches sont faits contre le ministre de l’Industrie et du Développement du Secteur privé, Narson Rafidimanana qui a été désavoué par la population de Toamasina où il était le ministre coach pour le compte du HVM. De son côté, le ministre de l’Education nationale, Paul Rabary en tant que ministre coach de la Région Analamanga risque également d’être remercié. Même si le parti présidentiel a raflé de nombreux sièges dans les périphéries, le fait qu’il a perdu le scrutin à Antananarivo-Renivohitra est inexcusable dans la mesure où cette défaite monumentale risque d’être fatale pour le régime lors de la Présidentielle de 2018. D’autant plus que Paul Rabary n’a pas réussi à gagner le scrutin à Sabotsy Namehana, ville natale du président Hery Rajaonarimampianina. Même si Madagascar commence à retrouver sa place dans le concert des Nations, la ministre des Affaires Etrangères, Atallah Béatrice est également taxée d’être inefficace politiquement. En effet, elle a perdu dans la Région Anosy au profit d’un candidat indépendant. Même échec pour le ministre coach de la Région SAVA et non moins premier responsable du Département chargé de l’Energie et des Hydrocarbures, Horace Gatien. Le candidat du HVM a perdu les élections communales dans la capitale économique de ladite Région. Le candidat indépendant, Toto François dit Antidahy Manitra ayant survolé les débats dans le District de Sambava, l’efficacité du ministre responsable pourrait ainsi être mise à l’épreuve lors du prochain remaniement.
Elections partielles. La Région Vakinankaratra constitue aussi une autre ville stratégique qui s’est échappée au contrôle du parti au pouvoir. La candidate du HVM, Valisoa Razafimahatratra n’a pu faire mieux que la cinquième place. Là aussi, c’est un candidat indépendant, en la personne de l’ancien Chef de Région, Paul Razanakolona qui est sorti vainqueur. Même si le tribunal administratif ordonne la tenue d’élections partielles, suite aux nombreuses requêtes reçues à Antsirabe, le ministre coach du HVM dans la Région Vakinankaratra, qui n’est autre que le ministre de la Santé publique, le Docteur Mamy Lalatiana Andriamanarivo ne pourra certainement pas rattraper son échec, puisque nul n’ignore qu’Antsirabe est le fief des partisans de l’ancien président Marc Ravalomanana. D’ailleurs, d’après les résultats provisoires émanant de la Commission électorale du district, le candidat du TIM, Tovo Rabarijaona occupe la deuxième place derrière le représentant de l’association Trans’Kool. Certainement, ces ministres HVM qui pourraient perdre leur « seza » pour leur « inefficacité » sur le plan politique seront certainement affectés à d’autres postes à responsabilités. Pour leur part, les autres membres du gouvernement considérés comme « défaillants » au niveau de leur département respectif ne sont également pas à l’abri d’un éventuel coup de balai au niveau de l’Exécutif. Nul n’ignore en effet que bon nombre de députés signataires du mémorandum pour la stabilité attendent en embuscade pour pouvoir adhérer au prochain gouvernement.
Davis R