Rentrée judiciaire 2025 : Renforcement de la lutte contre la corruption au sein de la justice

L’ouverture de l’année judiciaire est marquée par la volonté des hauts responsables de la justice de reconquérir la confiance des citoyens en s’attaquant résolument à la corruption

La nouvelle année judiciaire a officiellement débuté hier, lors d’une cérémonie solennelle tenue dans les locaux de la Cour suprême à Anosy. L’événement a rassemblé les hauts responsables judiciaires, des chefs d’institution, des ministres et des élus, témoignant de l’importance de cette rencontre annuelle. Cette année, la lutte contre la corruption s’impose comme la priorité majeure de la justice malgache.

Crédibilité. Le premier président par intérim de la Cour suprême, Hugues Yves Rajoelina, a adressé un message ferme et sans équivoque. Il a déclaré qu’aucune tolérance ne sera accordée aux faits de corruption au sein de la justice cette année. « L’application de la loi ne tiendra compte d’aucune considération amicale, ni familiale », a-t-il martelé devant un parterre de personnalités influentes. Et ce, « conformément aux directives impulsées par le ministre de la justice » a-t-il rappelé. Ce discours traduit une volonté affichée de restaurer la crédibilité d’une institution souvent critiquée. Le ministre de la justice, Benjamin Alexis Rakotomandimby, a d’ailleurs, assisté à la cérémonie d’hier à Anosy.

Rempart. Hugues Yves Rajoelina a reconnu que la justice malgache souffre d’une image ternie par des pratiques de corruption impliquant certains magistrats et agents administratifs. Il a souligné que cette situation a gravement entamé la confiance de la population envers le système judiciaire. « La justice n’est plus perçue comme un rempart des faibles mais plutôt comme un moyen pour terroriser les démunis », a-t-il déploré. Il a ainsi appelé à un changement de mentalité afin d’éradiquer ce fléau et de redonner à la justice son rôle protecteur.

14 dossiers. En marge de cette cérémonie, les quatre nouveaux membres de la Haute Cour de Justice ont prêté serment. Narcis Andrianirina, député de Mahabo, et Jolce Emilien Maminirina, député de Manakara, siégeront en tant que membres titulaires au titre de l’Assemblée nationale. Leurs suppléants, Savatsarah Ain’Harimanga Gabrielle Raby, députée de Farafangana, et Jean Bosco Rivotiana, député de Lalangina, complètent cette composition. La Haute Cour de Justice, encore peu opérationnelle depuis sa mise en place, a déjà été saisie de 14 dossiers impliquant d’anciens ministres. Toutefois, la mise en accusation de ces personnalités n’a pas encore franchi l’étape de l’Assemblée nationale, illustrant les défis qui subsistent dans la lutte contre l’impunité.

Rija R.