
Après une dizaine de jours de vacances en famille à ses propres frais, le chef de l’Etat retrouve son bureau où beaucoup de devoirs l’attendent. Pas de récréation dans la cour d’Iavoloha pour le maître des lieux.
La rentrée présidentielle coïncide – ou on l’a fait coïncider – avec la cérémonie de prestation de serment du nouveau Directeur Général du Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO), Andrianirina Laza Eric Donat prévue ce matin à 10 heures, en la salle d’audience de la Cour Suprême à Anosy. Sont invités, les anciens DG du BIANCO, en l’occurrence, le général de corps d’Armée, René Ramarozatovo ; le général de Division Faly Rabetrano ; et le magistrat de premier grade Jean-Louis Andriamifidy. Ils avaient tous les trois, effectué un mandat de cinq ans non renouvelable. Celui du premier DG devait même être écourté de quatre mois en 2009.
« Velirano » phare. Le président Andry Rajoelina reste toutefois l’invité de marque à cette cérémonie – placée du reste sous son haut patronage – qui est l’occasion pour l’ex-candidat numéro 13 de réaffirmer l’un de ses « Velirano » phares qui est la lutte contre la corruption. Non seulement contre le menu fretin, mais aussi et surtout, contre les gros poissons auteurs et/ou complices de grande corruption puisque « personne n’est au-dessus de la loi », selon la formule consacrée que le ministre de la Justice, le Premier Président et le Procureur général de la Cour Suprême, ne manqueraient probablement pas de rappeler aujourd’hui.
Communales – code électoral. Au lendemain de ce premier jour de la rentrée axée sur la lutte contre la corruption, le maître d’Iavoloha devra se pencher sur d’autres sujets aussi importants que prioritaires, pour ne citer que les élections communales. Quoique la question relève en principe du conseil de gouvernement, l’ancien maire devenu chef de l’Etat pourrait avoir son mot à dire. Surtout s’il faut absolument changer les textes en vigueur car ce qu’une loi a fait, une autre loi peut la défaire. Ou vice versa. A propos, force est de reconnaître que le président de la République n’a pas usé ni abusé de son pouvoir de légiférer par voie d’ordonnance pour retailler le code électoral à sa mesure ou dans l’intérêt de sa mouvance.
LF 2020 – Pape François. La Loi de Finances 2020, la première élaborée entièrement par le nouveau régime, fait aussi partie des dossiers ayant un intérêt …capital (dans tous les sens du terme) en cette rentrée présidentielle. Et ce, à deux mois de la session ordinaire du Parlement « consacrée principalement à l’adoption de la Loi de Finances » qui débutera le 15 octobre prochain. Quand bien même, l’Exécutif disposerait d’une large majorité dans les travées de l’Assemblée nationale, il n’est pas sûr que tous les députés de l’IRD et des groupes apparentés prennent le projet de LF 2020 pour de l’argent comptant. Du moins, en ce qui concerne leur Institution car il y va de « l’équilibre des pouvoirs » prévu par la Constitution. Celle-là même qui consacre par ailleurs le principe de laïcité de l’Etat. Ce qui n’est pas du tout contraire à la visite du Pape François qui constitue également un dossier « cardinal » pour le président. L’accueil du Souverain pontife qui a rang de chef d’Etat, est loin d’être, pas très catholique.
R. O