Habitués aux avantages exagérés, certains diplomates contestent les mesures d’assainissement et d’amélioration prises récemment par le ministère des Affaires Etrangères au niveau des représentations diplomatiques et consulaires. On rappelle que le 11 septembre dernier, le MAE a fait en conseil des ministres, une communication sur les mesures de départ et de rapatriement des cadres et agents diplomatiques. Réformes obligent, ces mesures ont avant tout pour objectif de faire en sorte que ces représentations contribuent efficacement aux objectifs de développement fixés.
« Il s’agit d’une mesure destinée avant tout à redonner au métier de diplomate la place qu’elle mérite », indique-t-on auprès du MAE. Dans la pratique, la disposition prise par ce département clé de l’économie consiste à appliquer à la lettre les règles de désignation et de nomination des diplomates et représentants extérieurs. Dorénavant, les critères d’éligibilité dans les postes diplomatiques seront la formation, l’expérience, la compétence. Par ailleurs, les diplomates, cadres et agents diplomatiques doivent dorénavant se soumettre à un engagement de retour au pays. En somme, c’est actuellement le retour aux normes au niveau des représentations extérieures. La décision est d’autant plus justifiée quand on sait qu’actuellement, pas mal de diplomates et de cadres en poste à l’extérieur ne répondent pas à ces critères.
Mais la clé de cet assainissement est aussi la réforme au niveau des rémunérations des représentants à l’extérieur. En effet, on indique que dans le contexte actuel, certains d’entre eux perçoivent des salaires et avantages qui n’ont aucune commune mesure aux postes occupés. Des anomalies flagrantes qui se manifestent, entre autres, par un salaire mensuel de 75 millions d’ariary pour un comptable ou encore 130 millions d’ariary pour un Ambassadeur. Bref, le ministère des Affaires Etrangères en particulier et le gouvernement en général ont parfaitement raison d’engager cet assainissement, non seulement pour rendre plus efficaces nos représentations diplomatiques mais également pour qu’il y ait justice car ces salaires exagérés sont effectivement une injustice dans un pays qui figure parmi les plus pauvres du monde. En tout cas, grâce à ces mesures, le gouvernement compte faire pas moins de 12 milliards ariary d’économie en 6 mois.
R.Edmond