« Il n’y a pas d’amitié ni d’inimitié éternelle, il n’y a que des intérêts permanents », se plaisait à rappeler l’Amiral du temps où il tenait la barre du bateau Madagascar. Ce n’est pas celui qui se trouve aujourd’hui aux commandes qui va démentir cette vérité par ses actes.
République bananHery !
« Développement des relations personnelles d’amitié entre ses membres en vue de fournir des occasions de servir l’intérêt général ». Cet objectif du Rotary a été sacrifié sur l’autel de la politique par Hery Rajaonarimampianina et Jean Ravelonarivo. Deux Rotariens et pas n’importe lesquels, qui ont pourtant fait leur, la devise de l’association fondée par Paul Harris : « Servir d’abord ». Et non pas se servir ensuite. Cela devait d’ailleurs être l’esprit de leur collaboration à la tête de l’Exécutif qui vient de prendre fin avec la manière que l’on sait. Loin d’être conforme à l’un des buts du Rotary qui est « l’observation des règles morales de probité et de délicatesse dans l’exercice de toute fonction ». L’attitude respective des deux anciens amis ou désormais nouveaux ennemis n’est pas non plus en phase avec « la dignité, la compréhension mutuelle, la bonne volonté et l’amour de la paix » prônés par le Rotary. Et ce, à travers le monde où les deux hommes sont la risée de l’opinion internationale qui a déjà une piètre image de Madagascar. Assimilé à une République bananière pour ne pas dire bananHery, car les pouvoirs sont accaparés par le Président, quand bien même le régime serait semi-parlementaire. On n’est plus à l’époque de la Deuxième République durant laquelle le PM était qualifié péjorativement de « Planton Mihaja ». Ce qui avait au moins l’avantage, si c’en était un, d’éviter les conflits entre les deux chefs – l’un de l’Etat et l’autre du gouvernement – qui n’étaient pas des Rotariens. Et pas forcément amis sans être ennemis, car les affaires nationales ne reposent pas sur l’inclination réciproque entre deux personnes. A preuve, l’amitié qu’on croyait éternelle entre « Hery » et « Jean » n’a pas servi le pays, mais plutôt leurs intérêts permanents. La guerre entre les deux Rotariens risque même d’entraîner un Rotaka.
R. O