
Madagascar regorge de 80 espèces de requins, dont 37 espèces figurent sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN).
Il s’agit, entre autres, du requin marteau, du requin léopard et du requin à pointe blanche. « Il y a maintenant une interdiction de pêche pour ces 37 espèces de requins menacées à Madagascar. C’est pourquoi les ministères en charge de la Pêche et de l’Environnement, le secteur privé, les organisations de pêcheurs, les instituts de recherche, et les ONG œuvrant dans la conservation des ressources marines, ont élaboré ensemble un plan national pour la conservation et la gestion durable des requins et des raies. Et ce, avec l’appui de Wildlife Conservation Society (WCS). Ce plan a été validé en juin dernier », a expliqué le Dr Bemananjara Etienne, le directeur général de la Pêche et de l’Aquaculture, lors d’une conférence de presse hier à l’hôtel Le Grand Mellis à Analakely.
Dangereux mais en danger. L’objectif vise à améliorer les connaissances sur les espèces de requins et de raies, tout en développant la recherche sur l’évaluation des stocks exploités et exploitables. L’amélioration de l’état de conservation de ces ressources marines est également de mise. La sensibilisation du grand public, face aux menaces qui pèsent sur les requins et les raies, ainsi que sur leur habitat, s’avère en même temps primordiale. En effet, « les requins jouent un rôle important tant sur le plan écologique qu’économique et social. Ils assurent l’équilibre écologique à travers la chaîne alimentaire au niveau de l’écosystème marin. Certes, ils sont dangereux, mais ils sont maintenant en danger critique en raison d’une surpêche. D’où la nécessité de leur conservation d’une manière durable », a fait savoir Lovy Rasolofomanana, le directeur de WCS. Notons que la Journée de sensibilisation sur les requins sera célébrée le 14 juillet 2019.
Baisse des captures. Sur le plan économique, la pêche des requins constitue une principale source de revenus pour bon nombre de pêcheurs traditionnels, artisanaux et industriels. Notons que les ailerons de requins et leur viande, ainsi que l’huile de requins, sont principalement destinés à l’exportation. Près de 14 tonnes d’ailerons de requins ont été exportées en 2017. « Le kilo des ailerons se vend à 52 dollars. Un pêcheur artisanal peut gagner entre 200 000 ariary et 1 million d’ariary en deux mois de pêche. Cependant, une baisse considérable des captures est observée depuis 2013, en raison de la surexploitation de ces ressources marines. C’est également dû à la dégradation de leur habitat naturel, aux impacts du changement climatique, et au développement des zones côtières. Le volume de captures annuel n’atteint ainsi que 15 000 tonnes contre 30 000 tonnes auparavant », a exposé le directeur général du Développement Durable, Rabearivololona Ony.
Navalona R.