
Un discours révolutionnaire et plein de courage. Conformément à ce qui a été annoncé, le président Andry Rajoelina a prononcé un discours devant la tribune des Nations Unies hier à 11h, heure de New-York, dans le cadre de la 76e Assemblée générale de l’ONU.
Comme à l’accoutumée, le chef de l’Etat s’est illustré par son courage, son patriotisme et sa volonté à se mettre au service du panafricanisme. Devant tous les dirigeants des pays membres de l’Organisation des Nations Unies, Andry Rajoelina a tenu à défendre les valeurs et l’intelligence africaines. En ce qui concerne la gestion de la pandémie de Covid-19, il a rappelé que les pays africains se sont plutôt bien sortis par rapport aux autres pays du monde, grâce aux produits des recherches réalisés par les scientifiques du Continent noir. » Face à cette guerre (ndlr : la pandémie), nous avons pu constater que nous n’étions pas tous égaux. Et certains pays comme Madagascar ont dû faire preuve d’audace et d’ingéniosité. Nous avons misé sur l’intelligence de nos scientifiques et notre pharmacopée traditionnelle. Nos solutions endogènes furent nos meilleures munitions « . Une manière de noter que si actuellement, la Grande île figure parmi les pays qui ne présentent plus de risque de contamination, c’est grâce au Tambavy CVO et au CVO Plus.
Cataclysme. Face à ce résultat tangible, le président Andry Rajoelina interpelle tout un chacun à changer la perception négative et à arrêter les préjugés tendant à discréditer et à dénigrer les dirigeants des pays en développement. » Ce qui laisse pensif, c’est que quand on parle d’un pays en voie de développement comme Madagascar, c’est toujours le côté négatif, et misérable qui est véhiculé et mis en avant sur la scène internationale. Quand on parle du continent africain, on a toujours tendance à noircir la réalité. Il est temps que la perception change, il faut arrêter de véhiculer des préjugés et aller au-delà des idées reçues. Les analyses publiées sur la situation Covid-19, prédisaient un cataclysme sanitaire sur le continent africain. Mais finalement l’Afrique et les pays dits vulnérables, ont contredit toutes les prévisions. Ces pays, à l’instar de Madagascar, ont réussi à mieux encaisser l’impact de la Covid-19 et à en tirer du positif. À Madagascar, pour nous relever de cette onde de choc, nous avons décidé d’adopter une attitude optimiste. À travers la concrétisation de notre vision de développement. Aujourd’hui, nous sommes en train d’écrire l’histoire d’une transformation profonde « , a-t-il déclaré.
Velirano. Il, c’est Andry Rajoelina qui n’a pas manqué de mettre à l’avant les » Zava-bita » de son régime durant la période du coronavirus. Il a entre autres, cité la construction de CSB et d’hôpitaux manarapenitra à travers l’île, le stade Barea et la construction de nombreuses infrastructures sportives telles que les gymnases et l’Académie nationale des sports de haut niveau, la nouvelle ville Tana-masoandro qui, selon le président, « sera la vitrine de l’Océan Indien « , l’innovation apportée dans le domaine des transports en commun et les travaux en cours relatifs à la mise en place de trains urbains et des lignes téléphériques à Tana, la réalisation de nombreux logements sociaux, ainsi que la distribution des titres verts pour soutenir l’entrepreneuriat agricole. Lors de cette 76e AG de l’ONU, le président Andry Rajoelina soutient qu’actuellement, Madagascar est en pleine construction. » Nous avons une vision, des velirano ou engagement, un programme et nous avançons. Le pays entre dans une nouvelle ère. On le constate, on le ressent, une nouvelle génération de leaders animés d’un sentiment patriotique et d’une vision pragmatique impulse le changement. Nous ne sommes pas les amis des sceptiques, mais nous avançons avec détermination avec les partenaires et pays amis qui croient en l’émergence de Madagascar « , a-t-il martelé pour exprimer sa détermination à aller de l’avant malgré les difficultés.
Décolonisation. D’ailleurs, cette détermination et cette force d’une jeunesse qui ose, Andry Rajoelina l’a démontré hier lors de son intervention, retransmise en direct sur les médias des Nations-Unies et relayée par la TVM. Le président de la République s’arme de courage et revendique officiellement la restitution des Îles Éparses. Il a profité de ce discours de 16 minutes à la tribune de l’ONU pour rappeler l’existence de la résolution n°3491 des Nations Unies en date du 12 décembre 1979, confirmée par une nouvelle résolution 35123 du 11 décembre 1980 qui appelle la France à restituer à Madagascar ces îles. « Les pierres angulaires d’une émergence solide sont la souveraineté et l’unité nationale. Parmi les principaux enjeux de Madagascar sur ces sujets, il y a la question des Îles Éparses ou Nosy Malagasy. Une blessure encore douloureuse dans le cœur de mon pays et de mon peuple. Des engagements pour la décolonisation de Madagascar ont été pris par la France en 1945 à San Francisco. Le retour de l’Indépendance n’est acquis qu’en 1960, autrement dit 15 ans après. Une décolonisation pourtant inachevée jusqu’à ce jour car la problématique des Îles Éparses n’a toujours pas été solutionnée et ce malgré deux résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies. D’abord en 1979 demandant à la France d’initier sans tarder les négociations avec Madagascar pour la réintégration des Îles qui ont été séparées de Madagascar de façon arbitraire. Puis en 1980, l’Assemblée générale des Nations Unies, a regretté que les négociations recommandées dans la résolution 3491 n’aient pas été initiées et demande que celà soit effectif de façon urgente « , a-t-il rappelé.
Guerre. Andry Rajoelina appelle et interpelle ainsi les dirigeants des Nations Unies à endosser leurs responsabilités par rapport à ce conflit, tout en évoquant l’existence de négociations en cours menées avec le président français. « Aujourd’hui, 42 ans après les résolutions des Nations Unies, avec mon homologue français, le président Emmanuel Macron, nous œuvrons ensemble, à travers la tenue de travaux au sein d’une Commission Mixte entre nos deux pays. J’ai bonne foi en une issue positive, juste et apaisée de ces travaux. Et j’invite notre organisation, les Nations Unies, à endosser son rôle pour veiller à celà de façon bienveillante et cohérente “. Le numéro Un d’Iavoloha fait toutefois preuve de lucidité et précise que pour revendiquer ses îles, le pays n’envisage ni un recours aux armes ni une confrontation militaire. » Madagascar n’a ni la puissance, ni les armes et encore moins la prétention de vouloir déclarer une guerre. Nous avons juste foi en la légitimité de nos aspirations et en notre droit à décider du destin de notre territoire « , a-t-il déclaré. Reste à savoir si après cet énième appel, les Nations Unies vont enfin prendre une décision pour résoudre les problèmes des Îles Éparses. Pour sa part, le président Andry Rajoelina appelle à l’entraide, à la cohésion, à l’unité et à la solidarité de tous les pays membres de l’ONU. Le chef de l’Etat se positionne d’ailleurs en défenseur des populations les plus vulnérables. Il encourage aussi tous les dirigeants du monde à renforcer le rôle des Nations Unies, son autorité, son efficacité et son efficience.
Davis R