
Le retour au confinement est plus que difficile pour de nombreux Tananariviens. Surtout après le retour plus ou moins à la normale des activités économiques. Si d’un côté, les forces de l’ordre tentent tant bien que mal de faire respecter les mesures relatives à l’état d’urgence sanitaire, de l’autre, marchands ambulants, tenanciers de bar, gargotiers, quincaillers, responsables de salon de coiffure… font en sorte de survivre en continuant d’exercer leurs activités. Une situation qui met en place un jeu malsain du chat et de la souris entre les deux parties. Comme ce qui s’est passé hier dans la matinée à Tsaralalàna. Des marchands ambulants voulant continuer de travailler ont fui des éléments des forces de l’ordre déployés sur les lieux, au risque de se faire renverser par les voitures qui passaient. Une situation qui aurait duré depuis l’annonce du retour au confinement, et qui aurait été observée d’un quartier à l’autre de la ville des mille. « Soit je reste chez moi et vois ma famille mourir de faim, soit je travaille en espérant gagner de quoi la nourrir aujourd’hui tout en risquant de me faire prendre et me faire sanctionner par les forces de l’ordre », déplore Rondro, marchande ambulante du côté de Tsaralalàna. Et pour cela, les concernés ne manquent pas d’astuce. Systèmes d’alerte de présence des patrouilles, approche directe des éventuels clients, kiosques de vente à moitié fermés… tout est imaginable et applicable pour assurer la continuité des activités génératrices de revenus. Outre la question de subsistance, les échecs des premières mesures de confinement initiées par le gouvernement auraient conduit les Tananariviens à ne pas prendre au sérieux les nouvelles consignes.
José Belalahy