
Le président de la République appelle tous les Malagasy à dépasser le clivage politique, ethnique et religieux, et exhorte le renforcement de l’unité et de la solidarité.
Comme prévue, la cérémonie de clôture de la concertation nationale sur les îles Eparses s’est déroulée hier au Centre de Conférence Internationale d’Ivato. Une occasion de remettre au président Andry Rajoelina la résolution des trois jours de débats au niveau des quatre commissions qui ont discuté des impacts de ces îles sur l’économie, l’environnement et le développement durable, la sécurité, la souveraineté nationale et la géopolitique. L’évènement marquant de la journée d’hier était la présence de l’ancien président Didier Ratsiraka qui a tenu à être présent pour exprimer son soutien au processus. En effet, Andry Rajoelina et Didier Ratsiraka ont décidé d’être main dans la main pour être les Chefs de file pour le combat en vue de la restitution des Îles malagasy de l’Océan Indien. D’ailleurs, les deux hommes étaient assis côte-à-côte durant cet évènement au CCI. Durant la deuxième République, l’Amiral a déjà engagé une démarche auprès du président français de l’époque, François Mitterrand, mais le processus n’a pas abouti. Cette fois-ci, avec un « Zandry Kely » armé d’une détermination infaillible, « Deba » entend apporter ses expériences et son savoir-faire en tant qu’Officier de la Marine et ses 21 ans de pouvoir. D’ailleurs dans son discours, l’actuel homme fort du pays n’a pas manqué de remercier le président Didier Ratsiraka pour les efforts qu’il a fournis en réclamant l’exécution de la résolution n°34/91 des Nations-Unies en date du 12 décembre 1979.
Zone Economique Exclusive. Durant cette cérémonie au CCI Ivato, le président Andry Rajoelina a réitéré que les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India sont des îles malgaches. « Ces îles appartiennent à Madagascar. D’ailleurs, l’histoire confirme qu’auparavant, elles avaient un nom malgache et s’appelaient Nosy Sambatra, Nosy Kely, Nosy Bedimaky et Nosy Ampela », affirme-t-il. Des noms que les colons français auraient modifiés sous la colonisation. Comme argument, le Chef de l’Etat d’expliquer que « géographiquement, ces îles figurent dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) de Madagascar car Juan de Nova se trouve à 150km seulement de Tomboarano, dans la Région Boeny ; Les Glorieuses à 200km du Cap d’Ambre ; Europa à 300km des côtes malagasy et Bassas da India à 380km de Nosy Be. Si l’on se réfère au droit de la mer, une Zone Economique Exclusive est un espace maritime sur lequel, un Etat côtier exerce des droits souverains en matière d’exploration et d’usage des ressources. La ZEE s’étend à partir de la ligne de base de l’Etat jusqu’à 200 milles marins. 200 milles équivalent à 322km.
« Diviser pour régner ». Andry Rajoelina a aussi sollicité le soutien de tout le peuple malagasy. Il a ainsi profité de cet évènement pour lancer un appel à l’unité et à la solidarité. « Nous n’accepterons pas d’être influencés par la politique du diviser pour régner ». Il exhorte tout un chacun à savoir dépasser le clivage politique, ethnique et religieux. « C’est seulement en restant unis que nous atteindrons notre objectif », a-t-il déclaré. Et d’exhorter au passage les citoyens malgaches à se lever pour défendre nos îles. « Désormais, nous allons exiger nos droits sur nos terres ». Il a cependant fait savoir que le processus ne sera pas facile. « Il convient donc de mettre en place un programme et une stratégie efficace, mais il ne faut pas non plus confondre vitesse et précipitation. La démarche se fera pacifiquement. Il est hors de question de se verser dans la violence ». En effet, le Chef de l’Etat exclut toute démarche militaire dont certains concitoyens proposent. « Ce n’est pas sérieux », estime-t-il. Il, c’est Andry Rajoelina qui affirme qu’il ne prendra pas seul les décisions concernant la démarche pour la restitution des Îles Eparses. Il envisage en effet de favoriser le « Teny ierana ». Les membres du gouvernement, les gouverneurs des régions, les représentants des Ampanjaka et les Zana-dRanavalona, les Chefs d’Eglises tel que le Pasteur Mailhol, des historiens, des représentants des Forces armées, des étudiants, ainsi que de nombreuses personnalités politiques, à l’exception des pro-Ravalo et des HVM étaient présents à cette cérémonie de clôture du « Dinika Nosy Malagasy ».
Davis R