La fièvre politique du week-end dernier a fait prendre conscience au régime qu’il ne devait pas croire en sa toute puissance et qu’il ne devait pas rester sourd aux interpellations lui étant adressées. Cette manifestation de samedi dernier qui a connu un véritable succès populaire a été une alerte pour le pouvoir. Il l’a, semble-t-il, pris au sérieux. En dépit des déclarations enflammées de certaines personnalités proches du président, on a pris conscience de la nécessité de faire baisser une tension palpable. La paralysie de l’appareil judiciaire provoquée par le SMM est un des aspects de ce malaise qui est en train de s’installer. Les causes de ce mouvement sont justifiées, mais ses conséquences peuvent être très dommageables pour tout le monde. Le dialogue entre les deux parties était donc nécessaire et la rencontre entre le syndicat des magistrats et le chef du gouvernement a été un premier pas nécessaire. Pour le moment, on ne peut pas préjuger de la suite qui y sera donnée, mais cela a permis de mettre en place un cadre de concertation et de faire avancer les discussions. Le pouvoir semble être revenu à de meilleures dispositions et n’a pas l’intention d’outrepasser ses prérogatives. Les remarques des représentants de la communauté internationale ont d’ailleurs conforté cette attitude qu’il a adoptée. Une fois de plus, ces derniers ont rappelé la nécessité d’élections libres et inclusives et insisté sur le besoin de justice et d’équité.
Sur le plan international, cette semaine qui vient de s’écouler n’a pas été marquée par de grands drames sanglants. Au Proche Orient, la libération de Mossoul a été fêtée comme il se doit par les troupes irakiennes et la population délivrée du joug de DAESH, mais la guerre continue car l’organisation terroriste tient encore une partie importante du territoire irakien. Le président Donald Trump a félicité le Premier ministre irakien après cette victoire de ses troupes. Il est décidé à appuyer la reconquête des villes encore aux mains de l’organisation terroriste.
La complicté de Donald Trump et de Macron. Le locataire de la Maison Blanche a participé au sommet du G20 qui s’est tenu à Hambourg sans esprit préconçu. Il a été relativement isolé au sein de cette réunion, mais il a pu établir un dialogue très franc avec son homologue russe. C’est avec le président français Emmanuel Macron qu’il a pu échanger des amabilités. Aux Etats-Unis, il est de plus en plus décrié. Le dernier scandale auquel il est confronté vient de son fils accusé d’avoir rencontré une avocate russe qui lui avait donné des informations compromettantes sur Hilary Clinton durant la dernière campagne présidentielle. Il a pu s’évader de ces soucis en venant assister au défilé du 14 juillet sur les champs Elysée. Les deux présidents malgré leur tempérament différent ont montré une certaine connivence lors de ce séjour.
Scandales politiques. Au Brésil, le président Michel Temer est accusé de corruption passive. Le procureur va bientôt le poursuivre pour ce crime. Cependant, sa requête a peu de chance d’être avalisée par le congrès qui lui est majoritairement favorable. Néanmoins, la nouvelle la plus importante de ces derniers jours est celle de la condamnation de l’ancien président Lula à neuf ans et demi de prison pour corruption dans le scandale de la société pétrolière Petrobras. Il conteste totalement ce jugement et a annoncé sa décision de faire appel.
La tension qui s’était installée à la fin de la semaine dernière est en train de disparaître et fait place à un certain apaisement. Le pouvoir a admis la nécessité de ne pas outrepasser ses droits. Le rappel par la communauté internationale de certains principes l’a convaincu de revenir à un esprit plus conciliant.
Patrice RABE