La ville n’est pas placée sous l’état d’urgence, mais à voir cette présence massive des forces de l’ordre, militaires et policiers dans les rues de la capitale, on voit que le régime a pris toutes les précautions pour prévenir tout incident durant ce sommet du COMESA. Leur positionnement à tous les carrefours de Tana relève bien sûr du principe de précaution.
Les revendications syndicales mises en sourdine
Comme nous l’avons dit ces derniers jours, le régime veut à tout prix que son sommet soit une réussite. Ces nombreux éléments des forces de l’ordre qui assurent une présence dissuasive aux différents points stratégiques de Tana n’ont pour l’instant eu aucun besoin d’intervenir. Ils passent leur journée à jouer aux cartes et à discuter entre eux sous l’œil indifférent des passants. Les possibles perturbateurs ont annoncé qu’ils suspendaient leur mouvement de grève pour l’instant. Les revendications syndicales ont été mises en sourdine après que des tractations ont été menées avec les autorités. On ne sait pas quels arguments ces derniers ont présenté pour convaincre les meneurs, mais ils ont accepté de ne pas agir de manière intempestive pour le moment. La capitale présente donc aux yeux de nos visiteurs étrangers le visage d’une ville sereine et calme. Même s’ils ne sont pas dupes, les médias internationaux vont parler d’un climat social apaisé durant ce sommet de la COMESA. L’appel du Premier ministre au dialogue lancé aux opposants entre bien sûr dans ce cadre. La demande adressée par certains barons du régime à la population de ne pas faire de manifestations durant les deux sommets que Madagascar accueille appartient au même registre. L’appel semble avoir été entendu, puisque cette dernière préfère vaquer à ses occupations quotidiennes pour assurer sa survie. Durant ce dernier trimestre, le régime va tout faire pour ramener à la raison tous les contestataires. On subodore qu’il maniera la carotte et le bâton. Néanmoins, on suppose qu’il préférera plutôt la manière douce à la manière forte.
Patrice RABE