Hery Rajaonarimampianina n’a pas exclu la révision de la Constitution qui viserait notamment les dispositions relatives à la démission du président candidat et à l’âge minimum requis pour être candidat.
Le projet du régime HVM consistant en la révision de l’actuelle Constitution qui n’a encore que sept ans de vie se précise. En effet, le président de la République Hery Rajaonarimampianina a confirmé à Londres ce que son Premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier a laissé entendre le 04 septembre dernier à Ivato. Le chef de l’Etat a préféré donner la primeur de sa position aux médias anglo-saxons mercredi dernier en déclarant : « Le changement de la Constitution ne dépend pas du président de la République uniquement. C’est le peuple qui a voté ça. Je pense que les discussions sur ce sujet sont en cours. Donc, on attendra l’évolution de ces discussions. » Et à la question de savoir s’il est en faveur de la révision de la Loi fondamentale, le président de la République de répondre : « Vous savez, moi, c’est la voix de la majorité qui est importante. Donc, le président est là pour écouter et si cette majorité souhaiterait que pour une meilleure stabilité, on devrait le faire, on verra. Mais, je crois que le plus important, c’est la stabilité politique. J’ai déjà invité tout le monde, toutes les parties prenantes, à être conscients que la stabilité est importante pour le développement d’un pays. Donc, j’invite et je réinvite encore tout le monde à réfléchir et à travailler pour la mise en place de cette stabilité, c’est important. »
Aveu et nécessité impérieuse. En utilisant l’expression « voix de la majorité », le président Hery Rajaonarimampianina prépare déjà l’opinion publique à une consultation populaire. Et en matière de révision de la Constitution, cette consultation populaire est forcément un référendum constitutionnel. Les derniers aliénas de l’article 162 de la Constitution stipulent d’ailleurs : « (…) Le projet ou la proposition de révision n’est adopté qu’à la majorité des trois quarts des membres de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le projet ou la proposition de révision ainsi approuvé(e) est soumis à référendum. » Par contre, en invoquant la stabilité politique comme une « nécessité jugée impérieuse », la seule raison qui peut justifier la révision de la Constitution d’après l’alinéa premier de cet article 162, le chef de l’Etat vient d’avouer à Londres que le pays vit actuellement dans une instabilité politique. Et pour mettre fin à cette instabilité politique, il faudra procéder à la retouche de l’actuelle Loi fondamentale. Par ailleurs, la majorité des Malgaches n’est pas encore au courant des « discussions » qui sont « en cours », selon le locataire d’Iavoloha, sur ce projet de révision constitutionnelle. En tout cas, ce qu’attend avec impatience le peuple malgache, c’est le calendrier de la prochaine élection présidentielle. Jusqu’ici, l’Exécutif et la CENI versent dans la tergiversation face à cette attente légitime.
R. Eugène